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création de nouveaux composés chimiques qui importent seuls dans l’évaluation du travail chimique de la vie.

La végétation verte n’utilise pour le travail chimique, pour la création de composés organiques instables dans le champ thermodynamique de la biosphère (§ 89), que des raies déterminées, distribuées dans la partie du spectre entre 670-735 µµ (MM. Dongeard et Deroche, 1910-1911). Les autres raies (entre 300 et 770 µµ), bien que non négligeables dans ces photosynthèses, n’exercent qu’une action relativement peu considérable.

En rapport avec ce fait, et non avec l’imperfection de l’appareil de transformation, la plante verte n’utilise qu’une petite part de la radiation solaire qui tombe sur elle. Selon J. Boussingault, le champ vert cultivé peut absorber 1 pour 100 de l’énergie solaire qu’il reçoit en la convertissant en matière organique combustible. S. Arrhénius estime que cette grandeur peut atteindre 2 pour 100 en culture intense. Selon H. Brown et Escombes, d’après des observations directes, elle atteint pour la feuille verte, la proportion 0,72 pour 100. La surface couverte de forêts utilise à peine 0,33, en prenant pour point de départ les calculs basés sur le ligneux.


58. — Ce sont là des nombres indubitablement minima et non maxima.

Dans le calcul de J. Boussingault, et même avec la correction de S. Arrhénius, la végétation seule de la terre ferme est prise en considération. On suppose en outre que nous augmentons effectivement la fertilité du sol par la culture et que nous ne créons pas seulement des conditions favorables pour une plante cultivée déterminée, en détruisant simultanément la vie d’autres plantes inutiles. Ces calculs ne tiennent nécessairement pas compte de la vie de la