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ture la valeur de Δ que l’organisme peut atteindre en réalité ; c’est la respiration qui détermine Δ maximum, correspondant aux dimensions de l’organisme, et met obstacle à l’obtention des nombres stationnaires.

Dans le monde des organismes de la biosphère, une lutte effrénée pour l’existence se produit non seulement pour la nourriture, mais pour le gaz nécessaire, et cette dernière lutte est plus essentielle, car c’est elle qui règle la multiplication.

L’énergie géochimique maxima de la vie par hectare est déterminée par la respiration.


44. — L’effet de cet échange gazeux et de la multiplication des organismes qu’il détermine, est immense, considéré même à l’échelle de la biosphère.

La matière brute n’offre rien d’analogue, même à un degré éloigné.

Car, par suite de la multiplication, chaque matière vivante peut créer n’importe quelles quantités nouvelles de matière vivante. Le poids de la biosphère nous est inconnu, mais il ne comprend qu’une petite fraction non seulement du poids total de l’écorce terrestre, mais de la seule partie de cette écorce dont la matière prenne part aux phénomènes des cycles géochimiques, accessibles à notre étude directe, c’est-à-dire des 16 ou 20 kilomètres superficiels de l’écorce (§ 78) ; le poids de la matière des 16 kilomètres superficiels est égale à 2,0 × 1025 grammes. Or, une quantité de matière organique beaucoup plus considérable, d’un poids égal à celui de l’écorce entière, peut être créée par la force de multiplication en un temps géologiquement insignifiant, momentané si le milieu ambiant n’y oppose d’obstacles.

Le vibrion du choléra et le bacterium coli peuvent donner cette masse de matière en 1,60 — 1,75 fois 24 heures. La diatomée verte Nitzschia putrida, orga-