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Des tentatives pour déterminer ainsi une partie de l’énergie géochimique de la matière vivante, ramenée à une surface déterminée de la biosphère, l’hectare, ont été faites depuis longtemps. Telles sont, par exemple, les évaluations des récoltes, de la quantité des organismes ou de leurs produits utiles à l’homme, tirés d’une surface donnée, ou, en termes plus précis, de la quantité par hectare de matière organique pouvant être créée par la multiplication ou la croissance des organismes.

Bien que ces données soient très incomplètes et n’aient pas été théoriquement élaborées, elles ont déjà abouti à des généralisations empiriques importantes.

Il est certain que la quantité de matière organique créée par hectare est limitée, et qu’elle est liée par un lien étroit à l’énergie solaire radiante que la plante verte s’assimile. L’énergie géochimique ainsi accumulée par la multiplication des organismes par hectare est une énergie solaire transformée.

Il devient évident que, dans les cas de récoltes maxima, la quantité de matière organique tirée de chaque hectare du sol, est de même ordre que celle tirée par hectare de l’Océan. Ces deux nombres sont à peu près de la même grandeur et tendent vers la même limite. L’hectare du sol n’embrasse qu’une mince couche, qui ne dépasse pas quelques mètres, tandis que l’hectare de l’océan comprend une couche d’eau animée de vie, qui peut être mesurée par kilomètres. L’identité de l’énergie vitale créée dans les deux couches démontre que la source en réside à la surface éclairée par les rayons solaires.

Le fait est probablement lié aux propriétés caractéristiques du sol dans lequel, on le verra, s’accumulent des concentrations d’organismes (microbes), possédant une immense énergie géochimique (§ 155). Par suite de cette concentration de l’énergie de la