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le mécanisme de la biosphère. Mais c’est une partie seule de la vie, la végétation verte, porteuse de la chlorophylle qui utilise immédiatement le rayon lumineux du Soleil, et produit au moyen de la photosynthèse, et par l’intermédiaire de ce rayon, des composés chimiques instables en dehors de l’organisme ou après sa mort dans le champ thermodynamique de la biosphère.

Tout le monde vivant est lié par un lien immédiat et indissoluble à cette partie verte. La matière des animaux et des plantes sans chlorophylle est une élaboration ultérieure de ses composés chimiques. Il se peut que les bactéries autotrophes seules ne soient pas un appendice de la végétation verte, mais ces bactéries sont aussi d’une manière ou d’une autre, liées dans leur passé par un lien génétique à la végétation verte (§ 100).

On peut ainsi considérer toute cette partie de la Nature vivante comme le développement ultérieur du même processus de transformation de l’énergie solaire lumineuse en force planétaire active. Les animaux et les champignons accumulent les corps riches en azote, corps qui deviennent des agents de modification encore plus puissants, des centres d’énergie chimique libre, lorsque après la mort et la destruction des organismes ou bien en se dégageant de ceux-ci, ils quittent le champ thermodynamique où ils furent stables et pénètrent dans la biosphère, dans un autre champ thermodynamique, où ils se décomposent en dégageant de l’énergie.

On peut ainsi considérer soit la matière vivante en entier, soit la totalité des organismes vivants sans exception (§ 160), comme le domaine unique et particulier de l’accumulation de l’énergie chimique libre, de la transformation dans la biosphère des radiations lumineuses du Soleil en cette énergie.