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mène est peu étudié, bien que son rôle dans l’histoire de la planète soit, on le verra, bien plus considérable qu’il n’est généralement admis.

En somme, il existe pour toutes les pellicules de l’hydrosphère et de la terre ferme des périodes, réglées par le Soleil, d’intensité de la multiplication, de la marche de l’énergie géochimique, de la matière vivante, « des tourbillons » des éléments chimiques englobés par celle-ci. Les processus géochimiques sont soumis à des pulsations qui s’élèvent et s’abaissent tour à tour. Les lois numériques qui les règlent, évidemment, ne sont pas encore connues.


153. — Les phénomènes géochimiques liés à la pellicule vivante de la Terre ferme sont très caractéristiques et distinguent nettement cette pellicule des pellicules océaniques.

Les processus de l’émigration des éléments chimiques hors du cycle vital ne forment jamais dans la pellicule vivante de la Terre ferme des concentrations de minéraux vadoses, semblables aux dépôts marins. Il s’y dépose annuellement des millions de tonnes de carbonates de calcium et de magnésium (calcaires et calcaires dolomitisés), de silice (opales, etc.), d’hydrates d’oxyde de fer (limonites), de composés hydratés de manganèse (pyrolusites et psilomélanes), de phosphates complexes de calcium (phosphorites), etc. (§ 143 et suivants). Tous ces corps sont d’origine marine, en tout cas aqueuse. Les éléments chimiques de la matière vivante de la terre émigrent encore moins souvent du cycle vital que ceux de l’hydrosphère (§ 142). Après le décès de l’organisme ou l’anéantissement des parties de son corps, la matière qui les composait, ou bien est immédiatement absorbée par de nouveaux organismes, ou bien s’échappe dans l’atmosphère sous forme de produits gazeux. Ces