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jamais quelques mètres, tandis qu’elle croît incessamment par en haut. En bas, la vie, s’éteint continuellement.

« La disparition » des restes organiques, leur transformation en gaz, est toujours un processus biochimique. Dans les couches dénuées de vie, les débris organiques se modifient d’une autre façon, lentement, se transforment au cours des temps géologiques en minéraux vadoses solides et colloïdaux.

Les produits d’une semblable genèse nous entourent partout, modifiés par les processus chimiques, ils forment au cours des temps sous l’aspect de roches sédimentaires, les parties supérieures de la planète, atteignant une épaisseur moyenne de quelques kilomètres. Ces roches se transforment graduellement en roches métamorphiques, se modifient plus encore et, pénétrant dans les régions à hautes températures, dans l’enveloppe magmatique de la Terre, entrent dans la composition des roches massives, hypabyssales, de corps phréatiques ou juvéniles, qui rentrent à nouveau avec le temps dans la biosphère sous l’action de l’énergie dont la haute température de ces couches est une manifestation (§ 77, 78).

Ces produits portent dans ces régions de la planète, l’énergie libre, transformée par la vie en énergie chimique, que l’organisme vert avait captée jadis dans la biosphère sous forme de rayonnements cosmiques, de rayons solaires.


143. — Aussi, les pellicules vitales du fond, ainsi que les concentrations vitales littorales qui y sont contiguës, méritent une attention particulière lors de l’évaluation du travail chimique de la matière vivante sur notre planète.

Elles forment des régions de l’écorce terrestre chimiquement actives et puissantes, opérant lentement,