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au-dessous se trouve une épaisse couche de boue saturée de bactéries anaérobies, creusée peut-être par d’innombrables animaux fouilleurs.

Toutes les réactions chimiques s’y effectuent en un milieu nettement désoxydant. Le rôle de cette couche relativement mince dans la chimie de la biosphère est énorme (§ 141). L’épaisseur de la pellicule du fond, y compris la couche de boue, dépasse parfois 100 mètres ; il se peut cependant qu’elle soit plus épaisse, par exemple dans les régions abyssiques de l’Océan, où se développent des organismes tels que les crinoïdes, dont l’importance dans les processus chimiques de la Terre semble être très grande. Malheureusement, on ne peut à l’heure actuelle, déterminer l’épaisseur de la concentration donnée de la vie que de manière conditionnelle comme atteignant en moyenne 10 à 60 mètres.


131. — Le plancton et la pellicule vitale du fond pénètrent toute la biosphère. Si la superficie du plancton est en somme voisine de celle de l’Océan par son étendue, fixés à 3,6 × 108 kilomètres carrés, celle de la pellicule du fond doit la dépasser considérablement, car elle se conforme à toute la complexité et à toutes les irrégularités du relief du fond océanique.

À ces deux pellicules enveloppant l’hydrosphère, se joignent deux autres concentrations vitales, étroitement liées dans leur existence à la surface planétaire riche en oxygène libre : ce sont les concentrations vitales saturées de vie verte, intimement unies au plancton, concentrations littorales et sargassiques.

Les concentrations vitales littorales embrassent parfois toute l’épaisseur de l’eau jusqu’à la pellicule du fond, car elles sont adaptées aux régions moins profondes de l’hydrosphère.

En aucun cas leur aire ne dépasse beaucoup 1/10