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que ce sont les animaux et non les plantes qui y occupent la situation dominante et marquent de leur sceau toutes les manifestations de la nature vivante qui y est concentrée.

Mais cette vie animale ne pourrait se développer sans l’existence simultanée de la vie végétale verte. Sa distribution est en relation avec la sienne et n’est que la conséquence de sa présence.

C’est précisément ce rapport étroit entre les conditions de l’alimentation et de la respiration de ces deux formes de matières vivantes qui provoque la formation d’accumulations d’organismes, de pellicules et de concentrations vitales dans l’Océan.


128. — La matière vivante ne forme dans la masse générale de l’Océan qu’une petite fraction. On peut dire qu’habituellement l’eau marine est inanimée. Les bactéries mêmes, soit autotrophes (§ 94) soit hétérotrophes, qui y sont partout dispersées, ne font que des centièmes insignifiants de son poids, correspondent sous ce rapport aux rares ions chimiques des solutions marines. On ne trouve de grandes quantités d’organismes vivants que dans les pellicules et les concentrations vitales. Généralement ces pellicules et ces concentrations ne contiennent pas plus d’un centième en poids, parfois quelques centièmes de matières vivantes ; c’est par endroits et temporairement seulement que les organismes vivants y constituent plusieurs centièmes de la masse de l’eau marine.

Toutes ces concentrations et pellicules vitales sont des régions d’une activité chimique puissante. La vie s’y trouve en mouvement incessant. Cependant, ces formations demeurent immobiles ou presque, malgré les changements innombrables et incessants dans la structure de l’hydrosphère, elles y forment des équilibres stables. Elles sont aussi constantes et aussi