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123. — La vie de la Terre ferme pénètre à une profondeur beaucoup moins considérable, d’abord parce que l’oxygène libre ne pénètre nulle part aussi profondément dans l’écorce terrestre. Dans l’Océan, l’oxygène libre en solution gazeuse (où sa teneur en centièmes par rapport à l’azote est relativement toujours plus considérable que dans l’atmosphère), est en relation étroite avec l’atmosphère extérieure. L’oxygène de l’atmosphère pénètre dans les plus grandes fosses de l’Océan, jusqu’à la profondeur de 10 kilomètres ; et chaque perte y est incessamment compensée par un nouvel apport d’oxygène de l’atmosphère, avec un certain retard, par des procédés de dissolution et de diffusion. La limite de sa pénétration, la surface de l’oxygène libre, se trouve dans la couche supérieure très mince de la boue marine (§ 141).

L’oxygène libre disparaît rapidement avec la profondeur sur la Terre ferme ; il est absorbé par des organismes ou des composés avides d’oxygène, principalement organiques. L’investigation des eaux jaillissant des profondeurs et qui dépassent un ou deux kilomètres ne révèle habituellement pas d’oxygène libre dans leurs gaz. Une interruption brusque est observée entre l’eau vadose contenant l’oxygène libre de l’air et l’eau phréatique, qui en est privée, interruption qui n’a pas jusqu’à présent été élucidée de façon sûre[1]. L’oxygène libre pénètre habituellement tout le sol et une partie du sous-sol. La surface de l’oxygène libre s’élève plus près de la surface terrestre dans les sols marécageux et dans les marais. Selon M. Hasselmann les sols marécageux de nos latitudes ne contiennent plus l’oxygène libre au-dessous de 30 centimètres. On constate la présence de l’oxygène libre dans les

  1. Dans l’immense majorité des cas, les indications relatives à l’oxygène libre proviennent d’erreurs d’observation.