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le milieu aérien. Une mince couche de l’atmosphère comptant quelques dizaines de mètres, habituellement bien au-dessous de 100 mètres, peut seule être tenue pour animée de vie.

Il est certain que cette conquête de l’air est un nouveau phénomène dans l’histoire géologique de la planète : elle n’a pu être réalisée que grâce au développement des organismes terrestres subaériens, les plantes d’abord (précambrien ?), les insectes, les vertébrés volants (paléozoïque ?), les oiseaux depuis l’ère mésozoïque. On a des indications sur le transport mécanique de la microflore et des spores depuis les périodes géologiques les plus reculées. Mais ce n’est qu’à partir du moment de l’apparition de l’humanité civilisée que la matière vivante fait un grand pas vers la conquête de toute l’atmosphère.

L’atmosphère n’est pas une région vitale indépendante. Ses minces couches ne constituent au point de vue biologique qu’une partie des couches adjacentes de l’hydrosphère et de la lithosphère. Ce n’est que dans la lithosphère que les couches atmosphériques commencent à faire partie des agglomérations et des pellicules vitales (§ 150).

L’influence énorme exercée par la matière vivante sur l’histoire de l’atmosphère se trouve en relation non avec sa présence immédiate dans le milieu gazeux, mais avec son échange gazeux, avec la création biogène de nouveaux gaz et avec leur migration dans l’atmosphère, ainsi qu’avec leur dégagement et leur absorption dans ce milieu gazeux.

Cette action de la matière vivante sur la chimie de l’atmosphère se manifeste par la modification soit de la mince couche gazeuse adjacente à la surface terrestre, soit des gaz en solution dans les eaux naturelles.

L’effet grandiose final, l’englobement de toute l’en-