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On ignore si les solutions salines naturelles, chargées de plus de 5 pour 100 de sel, ne sont pas quelquefois inanimées. La Mer Morte en Palestine est considérée comme étant le plus grand bassin d’eau salée de ce genre. Il est toutefois vérifié que certaines des eaux acides naturelles hydrosulfureuses ou chlorhydrées, dont l’ionisation n’est pas au-dessous de 10−11 pour 100 H+, doivent être inanimées (§ 109). Elles ne forment en fait que des bassins insignifiants.


112. — On peut considérer que l’enveloppe terrestre pénétrée par la matière vivante répond entièrement au champ de l’existence vitale. Cette enveloppe est continue, ainsi que l’atmosphère, et elle se distingue par là d’enveloppes discontinues telles que l’hydrosphère.

Or, le champ terrestre accessible à la vie est loin d’être complètement occupé par la matière vivante. Une lente pénétration par la vie des régions nouvelles y est observée, comme un envahissement de ce champ à travers les temps géologiques.

Il importe de distinguer dans le champ terrestre vital : 1o la région de pénétration temporaire de la vie, où les organismes ne sont pas soumis à un brusque anéantissement ; 2o la région de leur existence stable nécessairement liée aux manifestations de la multiplication.

Les confins vitaux, extrêmes dans la biosphère, offrent probablement des conditions absolues pour tous les organismes. Il suffit qu’une seule de ces conditions (variables indépendantes de l’équilibre) atteigne une grandeur insurmontable pour la matière vivante, ne fût-ce que la température, la composition chimique ou l’ionisation du milieu, ou enfin la longueur d’onde des rayonnements.

Les définitions de cette espèce n’ont rien d’absolu. Ce qu’on appelle adaptation de l’organisme, son apti-