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peuvent vivre dans l’obscurité, mais le caractère du milieu de cette « obscurité » (de longues ondes infra-rouges) n’a pas été étudié.

On sait d’autre part que les ondes courtes d’une longueur déterminée constituent une barrière infranchissable à la vie.

Le milieu propre aux très courtes ondes (§ 114) des rayons ultra-violets, est inanimé. Les expériences de M. Becquerel ont démontré que ces rayons, caractérisés par une vibration intense, tuaient toutes les formes vivantes en un temps très court. Le milieu de la présence de ces rayons, tel l’espace interplanétaire, est inaccessible à toutes les formes de vie qui se sont adaptées à la biosphère, bien que ni la température, ni la pression, ni le caractère chimique de cet espace n’y fassent obstacle. Il importe de soumettre les confins de la vie dans les diverses régions de l’énergie rayonnante à l’étude la plus exacte et détaillée par suite de la relation, qui, on le voit, existe entre le développement de la vie dans la biosphère et la radiation solaire.


108. — L’échelle des changements chimiques que la vie peut subir est énorme. Les organismes anaérobes découverts par L. Pasteur prouvaient que la vie existait dans un milieu privé d’oxygène libre. Les limites de la vie, admises antérieurement, furent considérablement élargies par cette découverte.

Les organismes autotrophes découverts par S. Winogradsky, ont établi que la vie pouvait exister dans un milieu purement minéral sans composés organiques préalablement formés.

Les spores et les semences, formes vitales latentes, semblent pouvoir demeurer un temps indéfini parfaitement intacts en un milieu privé de gaz et d’eau, absolument sec.