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Sans vouloir anticiper sur la question de l’autotrophie (§ 94) et de la genèse de la vie sur la terre, on peut considérer pour le moins comme très probable la dépendance des bactéries autotrophes des organismes verts, et leur formation dérivée par comparaison avec la leur.

Tout indique que ces organismes autotrophes sont des formes vitales qui épuisent l’utilisation de l’énergie du rayon solaire, perfectionnent le mécanisme « rayon solaire, organisme vert », et ne sont pas une forme de vie terrestre indépendante des rayonnements cosmiques.

Le monde hétérotrophe entier, innombrable dans ses formes, monde des animaux et des champignons, des millions d’espèces d’organismes, est une manifestation analogue du même processus.


101. — Ce fait ressort nettement aussi du caractère de la distribution de la matière vivante dans la biosphère, dans le domaine de la vie.

Cette distribution est entièrement déterminée par le champ de stabilité de la végétation verte, en d’autres termes, par le domaine de la planète criblée de lumière solaire.

La masse principale de la matière vivante est concentrée dans ce domaine ; en outre, les amas de vie sont d’autant plus considérables en présence de l’eau que la lumière est plus intense.

C’est encore là que sont amassés les organismes hétérotrophes et les bactéries autotrophes, étroitement liés dans leur existence soit aux produits vitaux des organismes verts (à l’oxygène libre en premier lieu), soit aux composés organiques complexes créés par eux.

Les organismes hétérotrophes et les bactéries autotrophes pénètrent de cette région éclairée par le