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trophes et mixotrophes. Il importe seulement de donner une interprétation plus limitée à l’autotrophie, et de ne pas dépasser cette compréhension dans nos jugements.

On appellera autotrophes les organismes de la biosphère actuelle qui puisent tous les éléments chimiques nécessaires à leur subsistance dans la matière brute ambiante, dans les minéraux, et ne sont pas obligés de recourir aux composés organiques préparés par d’autres organismes vivants, pour la construction de leur corps.

On ne saurait embrasser d’une façon sommaire dans la définition de phénomènes naturels le phénomène en entier. Il existe nécessairement des états de transitions ou des cas douteux, par exemple celui des saprophytes, qui se nourrissent d’organismes morts et décomposés. Cependant l’alimentation essentielle des saprophytes est presque toujours (et peut-être même toujours) composée d’êtres microscopiques vivants qui pénètrent les cadavres et les restes des organismes.

En considérant la notion d’organismes « autotrophes » comme limitée à la biosphère actuelle, on exclut par là même, la possibilité d’en tirer les conclusions qu’elle comporte sur le passé de la Terre, et spécialement sur la possibilité d’un commencement de vie sur la Terre sous forme d’organismes autotrophes quelconques. Car il est certain que la présence préalable de produits vitaux dans la biosphère est indispensable à tous les organismes autotrophes existants (§ 92).


95. — La distinction entre les matières vivantes de premier et de second ordre se fait très nettement sentir dans leur distribution dans la biosphère. La région accessible à la matière vivante de second ordre, liée dans son existence et dans son alimentation aux orga-