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débordement par le champ vital des limites actuelles de la biosphère.

Le champ de la stabilité vitale n’est en conséquence que le produit de l’adaptation effectuée au cours des temps. Il ne constitue rien de permanent ni d’immuable : ses limites actuelles ne sauraient donner une idée claire et complète des limites possibles des manifestations vitales.

Ce champ, comme le démontre l’étude de la paléontologie et de l’écologie, s’élargit lentement et graduellement au cours de l’existence de la planète.


91. — Le champ d’existence des organismes vivants n’est déterminé ni par les seules propriétés physico-chimiques de leur matière, ni par le caractère et les propriétés du milieu ambiant, ni par l’adaptation de l’organisme à ces conditions.

Un rôle important et caractéristique est joué par les conditions de la respiration et de l’alimentation des organismes, c’est-à-dire par leur sélection active des matières nécessaires à leur vie.

On a déjà vu le rôle important de l’échange gazeux des organismes, de leur respiration, dans l’établissement de leur régime énergétique et du régime gazeux général de la planète, sa biosphère en particulier.

Cet échange et l’alimentation des organismes, c’est-à-dire le transport de matières solides et liquides que ces organismes effectuent du milieu ambiant dans le champ autonome de l’organisme (§ 82), détermine tout d’abord la région de leur habitat.

Nous avons déjà touché ce phénomène en indiquant l’absorption et la transformation de l’énergie solaire par les organismes verts vivants (§ 42).

Il importe d’y revenir maintenant de manière plus détaillée.

La source où les organismes puisent les matières nécessaires à leur vie, a une importance primordiale