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Ils caractérisent comme eux les géosphères, enveloppes concentriques par rapport au centre de la planète de l’écorce terrestre.

On doit en raison de ce fait, joindre aux enveloppes indiquées (§ 81) thermodynamiques, des états de la matière et chimiques, les enveloppes caractérisées par différents modes de gisement des éléments chimiques. On peut les appeler enveloppes paragénétiques, car elles déterminent principalement les grands traits de la paragénèse des éléments, c’est-à-dire les lois de leur présence simultanée.

La biosphère est une de ces enveloppes paragénétiques, la plus accessible et la mieux étudiée.


88. — La conception de la structure de l’écorce terrestre comme formée d’enveloppes thermodynamiques, des états de la matière, chimiques et paragénétiques, est une des généralisations empiriques typiques.

Elle n’a pas encore reçu d’explication, c’est-à-dire n’est encore liée à aucune des théories de la géogénèse, ni à aucun type de conceptions de l’univers.

Il suit de ce qui précède, qu’une telle structure est due à l’action mutuelle des forces cosmiques, d’une part, de la matière et de l’énergie de notre planète, de l’autre ; le caractère de la matière, les rapports quantitatifs des éléments, par exemple, n’étant aussi bien ni accidentels, ni liés à des causes géologiques seules.

Cette généralisation empirique, représentée d’une façon schématique dans le tableau I (pages 114-115), servira de fondement à notre exposé ultérieur.

Ce tableau, ainsi que toute généralisation empirique, doit être considéré comme un premier exposé approximatif de la réalité, exposé susceptible d’être modifié et complété ultérieurement. Sa valeur se trouve en rapport avec les données empiriques lui servant de base, ce qui rend cette valeur très inégale.