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terrestre, qu’ils traversent au cours des temps et qui peuvent caractériser leur histoire.

Ces quatre modes sont les suivants : 1o roches massives et minéraux, où prédominent les molécules et les cristaux de combinaisons d’éléments stables et immobiles ; 2o magmas, mélanges visqueux de gaz et de liquides, à l’état de mélange mobile des systèmes atomiques désassociés, où il n’existe ni cristaux ni molécules, caractéristiques ordinaires de notre chimie[1] ; 3o dispersion des éléments, les éléments se trouvant à l’état libre, séparés les uns des autres. Il est très probable que les éléments y sont dans certains cas, ionisés, ou ont perdu une partie de leurs électrons[2]. C’est un état particulier des atomes correspondant à celui de la matière radiante de M. Faraday et de W. Crookes ; 4o matière vivante, où l’état des atomes n’est pas clair ; on se représente habituellement ses atomes à l’état de molécules, de systèmes dissociés d’ions, de gisements dispersés. Des représentations de cette espèce semblent insuffisantes à expliquer les faits empiriques. Il est très probable qu’outre les isotopes (§ 83) c’est la symétrie des atomes qui joue un certain rôle dont on n’avait pas tenu compte dans l’organisme vivant (symétrie des champs atomiques).


87. — Les modes de gisement des atomes (des éléments chimiques) jouent dans les équilibres hétérogènes, le même rôle que d’autres variables indépendantes : température, pression, composition chimique, états physiques de la matière.

  1. Les verres à haute température et à haute pression (§ 80) peuvent être considérés comme des magmas spéciaux ; il se peut qu’ils correspondent à un nouveau mode de gisement des éléments chimiques.
  2. Ces deux états des éléments constituent peut-être des modes de gisement distincts.