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Tel est souvent d’un roy le condigne present,
Et vaut cent fois plus d’or qu’il n’est lourd et pesant ;
Tel sent mille fois mieux que le musque ou civette
Qu’on voit à Saint-Denis. Il n’est tant de poissons
Dans le large Ocean qu’on en voit de façons19.
C’est pourquoy je ne veux et ne peux les escrire ;
Si veux-je toutefois encor un mot en dire,
Et puis c’est tout. Aussi les nouveaux mariés
En donnent par honneur aux parens conviés :
C’est l’antique façon20. Ceste façon louable
Monstre combien le gand fut jadis honorable.

Ô gans saints et sacrés ! la marque des prelats,
Brancheus estuy des mains qui nous pendent au bras,
Garde-mains, chasse-chaud, chasse-froid, chass’ordure,
Port’anneaus, mesnagers, à la riche bordure,
Emmusqués, odorants, inventés de Venus,
Vandomois et romains, à cinq branches, cornus,
Nuptiaus, estreneurs, à la gueule beante,
Mais pères des manchons, race bien faitiente,
Pour vous avoir chantés le premier, des Romains,


19. J. Godard auroit en effet encore pu parler des gants de Grenoble, des gants de Niort, qui sont restés célèbres, et d’une espèce de gants appelés gants gras, qui se mettoient pour adoucir les mains. Il en est déjà longuement question dans les Mémoires de La Force, t. 2, p. 457. On les fabriquoit à Ham. « On les appeloit aussi gants de chien, dit Savary, parcequ’ils se faisoient de la peau de cet animal passée en l’huile. »

20. Elle se conserve encore dans quelques villes de province, ou l’on donne des gants aux conviés d’une noce ou d’un enterrement. C’est un reste de l’usage des paraguante. V. une note de notre édition du Roman bourgeois, p. 103.