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Car ils sont mal contens4, et ils ont bien raison,

Du fredon5 de trois ases6 qui pillent et raflent tout.

Au Roy.

On dit que les crapauds armèrent autres foys,
Avant les fleurs de lys, l’ecusson de nos roys7,
Mais qu’en les retournant, un de nos vieux Alcides
Changea par ces beaux lys ces vilains animaux.
Ha ! sire, je crains bien que par ces parricides
Vous perdiez ces beaux lys pour garder trois crapaux !

Autre.

Le fils de Cresus, muet du ventre de sa mère,
Voit l’espée sur son père et recouvre la voix :
« Cruel, ne le tuez, luy quy m’a donné l’estre ! »
—-—-Sire, aujourd’huy faites paroistre
—-—-En mesme peril vostre voix.



4. C’est le nom qu’on donnoit à ceux qui tenoient pour le parti des princes. V. notre tome 3, p. 353, note 2.

5. Le fredon, au jeu de cartes, consistoit à avoir trois ou quatre cartes semblables, rois, dames, valets ou as.

6. On joue ici sur le vieux mot ase, qui signifie âne. Ces trois ases étoient Luynes et ses deux frères.

7. Pharamond, qui avoit ses campements ordinaires dans les marais de la Zélande, du Brabant, etc., portoit pour cela, disoit-on, trois crapauds sur son écusson. C’est une erreur