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Elles aiment bien mieux de leur blanche poitrine
Faire paroistre à nud la candeur albastrine,
D’où elles tirent plus de traits luxurieux
Cent et cent mille fois qu’elles ne font des yeux.
Des rebras enrichis d’une haute dentelle,
La bourgeoise s’en sert comme la damoiselle ;
Mais ceux qui ne vont point jusqu’à moitié du bras
De la dame de court bien venus ne sont pas.
Aux robes le taftas a perdu son usage
Envers celles qui sont de noble parentage.
Il leur faut le satin ou velours figuré,
Autour des aislerons29 force bouton doré30,



dans la Mode qui court, p. 8, a encore inventé de représenter le teton bondissant et relevé par engins au dehors, à la vue de quy voudra, pour donner passe-temps aux alterez, et suivant cela on dit :

Jeanne qui faict de son teton parure
Faict voir à tous que Jeanne veut pasture. »

D’après une autre pièce du temps, on voit qu’à l’église même la décence dans la parure n’étoit pas mieux observée : « Mais encore le pire, si vous entrez dans une église pour ouyr le sermon, vous voyrez ces poupines dames le tetin descouvert jusqu’au nombril, lequel en vous amusant à regarder, vous perdrez la sainte parole. » (La dispute et interrogatoire faicte par deux poëtes françois… Paris, 1610, ad finem.)

29. Ces aislerons, qui n’étoient que de gros nœuds de ruban largement étalés, avoient fait donner à l’ensemble de la garniture le nom de petite oie. V. une note de notre édition du Roman bourgeois, p. 70. C’est pour continuer la comparaison qu’on avoit appelé jabot « l’ouverture de la chemise sur l’estomach, laquelle il faut toujours voir avec ses ornements de dentelle. » (Les Loix de la galanterie, édit. Aug. Aubry, p. 16.)

30. « Ceste Chouse a apporté aussy du pays des Bottonières la