Page:Trevoux - Dictionnaire, 1743, T01, A.djvu/99

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
139
140
ACU ADA


moins dit que ce fut Ambracia, & il appelle Leucate, & non pas Actium, le Promontoire de l’Epire vis-à-vis duquel elle étoit située. Une médaille de Tyr frappée pour Marc-Aurèle porte au revers, Sept. Tyrus metro colonia actia. Et dans l’exergue eracl. M. Vaillant en a inféré que l’on avoit célébré les jeux Actiaques à Tyr en l’honneur d’Apollon. Colon. T. II. p. 72. Une autre Médaille de Tyr, frappée pour Philippe le Père, a au revers dans une couronne Actia Kaicapia. Les Actiaques Césariens, ou joués à l’honneur de César. Probablement cela ne signifie autre chose que des jeux faits sur le rivage, ou au bord de la mer. Il y avoit dans cette Ville un Temple d’Apollon qu’Auguste rétablit, & rendit plus magnifique. Aussi voit-on souvent sur le revers des Médailles de ce Prince un Apollon, avec Act. dans l’exergue. Servius, au même endroit, c’est-à-dire, sur le v. 274. du IIIe Liv. de l’Enéide, dit encore, qu’Auguste bâtit ce Temple, & non pas seulement qu’il le rétablit.

ACTIAQUE, adj. m. & f. Qui appartient à Actium. Les jeux Actiaques furent institués, ou selon d’autres rétablis seulement par Auguste, en mémoire de la victoire d’Actium. Quelques-uns disent qu’ils se célébroient tous les trois ans : l’opinion la plus commode est qu’ils se célébroient tous les cinq ans à l’honneur d’Apollon. Actia, orum. Au reste, c’est un mécompte grossier de dire que Virgile semble insinuer qu’Enée les avoir fondés, parce qu’il dit, Æn. III. v. 280.

Actiaque Iliacis celebramus littora ludis.

Il est vrai qu’il fait allusion aux jeux Actiaques, mais ce n’est que pour faire honneur à Auguste, qu’il attribue au Héros dont il tiroit son origine, ce que cet Empereur avoit institué, selon la remarque de Servius. Voyez sur ces jeux Meursius de Græc. fer. au mot Άκτια, p. 12. Les années Actiaques, Anni Actiaci, sont les annees d’une époque que l’on commence à la bataille d’Actium, & qu’on appelle l’Ère d’Auguste. Les années Actiaques commencent en automne.

ACTIEN, enne, adj. Qui est d’Actium. Le Temple d’Apollon Actien étoir très-riche & très-bien bâti. T. Corn.

Le nom Actium vient du Grec άκτη, qui signifie rivage, d’où la forme άκτιω, qui est sur le bord de la mer.

ACTRICE, Voyez ACTEUR.

ACTUEL, elle, adj. qui est en effet ; réel & effectif. Quod est, aut existit re ipsa. Un payement actuel, c’est un payement effectif, & non chimérique. En Physique, on dit, une chaleur actuelle, par opposition à une chaleur virtuelle, & ainsi de toutes les autres qualités physiques : en Théologie, une grace actuelle, par opposition à une grace habituelle ; un péché actuel, par opposition au péché originel. Et il a différens sens dans ces différentes phrases : Chaleur actuelle, s’il se prend activement c’est l’action de produire la chaleur : passivement, c’est la qualité qui fait qu’un corps est chaud. Et la chaleur virtuelle prise activement, c’est la puissance, la faculté de produire de la chaleur ; prise passivement, ce seroit la puissance, ou la faculté d’être échauffé, ou de recevoir la chaleur actuelle : mais on ne le dit point en ce sens là. Grace actuelle, c’est la grace que Dieu donne pour agir, pour faire une action. Grace habituelle, c’est la grace sanctifiante, l’habitude de la charité, une habitude inhérente en nos ames, & qui les rend agréables à Dieu, & dignes de la récompense éternelle. Péché actuel, c’est le péché que l’homme adulte commet par sa propre volonté. Péché originel, c’est celui que nous contractons par origine, comme enfans d’Adam.

ACTUELLEMENT, adv. Véritablement, effectivement, d’une manière réelle & actuelle. Reipsa, Reapse. Il l’a payé actuellement en deniers comptans. Il a toujours été à Paris, & il y est encore actuellement. Ces Casuistes indulgens ont déchargé les hommes de l’obligation d’aimer Dieu actuellement. Pasc. Selon quelques-uns, actuellement, dans sa première & plus ordinaire notion, signifie présentement. Les troupes sont actuellement en marche.

ACU.

ACUDIA, s. m. Est un petit animal des Indes Occidentales ; il est fait comme un escargot, & un peu plus petit qu’un moi-


neau. Il sert à éclairer pour écrite, peindre, & faire d’autres ouvrages pendant la nuit. Il a deux étoiles proche des yeux, & deux autres sous les ailes qui rendent une grande clarté. Si quelqu’un se frotte la main ou le visage avec quelque humidité qu’il a dans ces étoiles, il paroîtra tout brûlant tant que cette humidité durera. Les Indiens s’en servoient pour s’éclairer ; car avant l’arrivée des Castillans ils n’avoient point l’usage des chandelles de suif, ni de cire. Herrera.

ACUITZE-HUARIACUA, s. m. Plante considérable des Indes Occidentales. Ses feuilles sont semblables à la porelle, & sortent de la racine même. Ses tiges sont rondes & tendres, de la hauteur de 4 à 5 pouces. Au sommet de ses jettons naissent de petites fleurs, d’un blanc rougissant, assemblées en rond. Sa racine est ronde, blanche en dedans, jaunâtre en dehors. Cette plante croît dans les climats tempérés, ou un peu chauds, & dans les lieux plats & humides. On se sert, principalement en Médecine, de sa racine, qui est d’une nature tempérée, ou un peu plus froide & plus humide que chaude & sèche, & qui est d’un goût doux & agréable. Son suc, ou la liqueur qui en découle, appaise l’ardeur de la fièvre & fortifie le cœur. C’est un contrepoison très-présent & très-sûr. Il résiste aux piqûres venimeuses, principalement à celles du scorpion. Sa racine, surtout, broyée & appliquée en emplâtres, a beaucoup de force. Outre cela, cette plante appaise les douleurs des reins, tempère l’acrimonie des urines, modère les douleurs de poitrine, donne de l’appétit, guérit les tumeurs qui naissent à la gorge ; c’est même un remède contre toutes sortes de maladies, de quelque manière que l’on en use, si l’on en croit Hernandez dans son Histoire des Plantes du Mexique, L. vii. C. 53. d’où ceci est tiré. Cet Auteur dit que cette plante croît chez les Michuacanoix ; qu’on lui donne encore d’autres noms : que quelques uns l’appellent Chipa huacaiztic, à cause de ses qualités froides, & de la blancheur de sa racine ; que d’autres la nomment Huichocataqua. Il ajoute qu’il a encore oui parler d’une autre espèce d’Acuitze-huariacua, que les gens du pays nomment Uquiro, & d’autres Scorsonere ; mais qu’il ne l’a pas vue.

ACUT. s. m. & adj. Terme d’Imprimerie, qui se dit d’un caractère marqué d’un accent aigu. Littera accentu acuto notata. Un é acut est l’é fermé ou masculin, comme dans le mot probité, qu’on est obligé de marquer ainsi, pour le distinguer de l’e féminin.

ACUTANGLE. adj. m. & f. Il se dit des triangles, dont les trois angles sont aigus. Quand un triangle a les trois angles aigus, il s’appelle acutangle ou Oxygone. Le P. Pardies.

ADA.

ADAD, ou ADOD. s. m. Adadus. Nom d’une Divinité des Assyriens. Macrobe, qui en a passé au Ch. 18 de son premier Livre, dit que ce nom signifioit, un. Il s’est trompé : un en Assyrien se disoit בדא bhada, & non pas בדד bhadad qui signifioit plutôt aigu. Quelques uns croient que c’étoit un Dieu, & qu’on lui donnoit pour femme Adargatis, ou Athergaris. Selden, de Diis Syr.synt. t. i. prétend qu’Adad étoit le soleil ; que ce nom ne marque mal pas les cris, ou les exhortations, les excitations de gens qui exhortent, celcusma hortantium ; & qu’il pourroit bien avoir du rapport avec les cris des enfans, dans les sacrifices du Moloch. Il dit encore qu’il est différent de Ada, qui est du féminin, & qui pourroit bien être la même Déesse qu’Athergaris, ou Derceto. Quelques-uns ont dit que ce Dieu Adad étoit Adad Roi de Syrie, dont Josephe parle dans le ix. Livre de ses Antiquités, C. 2. où il dit qu’Adad & Azaèl qui lui succéda, après l’avoir étouffé, sont honorés comme des Dieux par les Syriens, surtout à Damas.

ADAGE. s. m. Proverbe, sentence populaire, & commune. Adagium. Il n’est en usage qu’en ces phrases. Les Adages d’Erasme. C’est un vieil Adage. Autrement on ne le dit qu’en badinant, ou pour mépriser un ouvrage chargé de vieux proverbes. Ce mot vient de ad & agor, dit Scaliger ; quod agatur ad aliud signandum, parce qu’on en use pour signifie autre chose.

ADALBAULD. s. m. Nom propre, Adalbaldus. S. Adalbauld étoit de la race de Dagobert. Chast. 2. Fév.

ADALBERT, ou ADELBERT. s. m. Voyez Albert.

ADALIDE. s. m. Adalis. Les Adalides sont en Espagne des Officiers de Justice pour les troupes. Rodrigue de To-


de