Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ALBERT

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 210).
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ALBERT. s. m. Albertus. Nom d’homme, formé d’Adelbertus, Adelbert ; car la même personne s’appelle quelquefois Adelbert, ou Albert, comme Adelbert, ou Albert, Comte de Bavière, sous l’Empereur Henri III, dans le XIe siècle, à qui cet Empereur donna l’Archevêché de Hambourg & de Brême, & qui dépouillé ensuite sous Henri IV de tous ses biens, par la brigue de Hannon, Archevêque de Cologne, & des autres Seigneurs, soutint avec tant de fermeté son exil & sa disgrace. Tel encore au XIIe siècle Adelbert, ou Albert, Abbé d’Hildesheim. Ainsi l’on a dit d’abord Adelbert, puis prononçant l’e muet, Adlbert ; & enfin, Albert. Il y a de l’apparence que c’est encore la même chose que Aldebert, qui s’est fait par la transposition d’une lettre ; & en effet cet Imposteur, qui parut en France dans le VIIIe siècle, & qui, en débitant ses visions ridicules, & affectant une dévotion singulière, parvint à la prêtrise & à l’épiscopat, fut ensuite déposé, & condamné dans le Concile de Soissons, de 744, se trouve nommé Aldebert, ou Adalbert, qui est la même chose qu’Adelbert.

Albert. Terme de Jardinier Fleuriste, c’est le nom qu’on donne à une anémone. Anemone Albertina, ou ab Alberto dicta. Il y en a une sorte qu’on appelle le Passe-Albert.