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pas deux hommes d’une complète simplicité d’esprit ? pensez-vous qu’ils soient capables d’exercer sur la Loge une influence quelconque ? » Ainsi, les imbéciles, qu’au surplus on ne laisse pas aller au-delà du 30e degré, servent de paravent à la profonde rouerie des autres ; car, dans les hauts grades, les nigauds sont en nombre infime, et, aux séances importantes, on les éloigne en leur faisant garder l’antichambre de la salle, sous prétexte de leur donner un poste de confiance.

Les habiles des hauts grades ont donné, enfin, aux amateurs d’indépendance, un os à ronger. Cet os, c’est le Conseil de l’Ordre, dans le Rite Français, et la Grande Loge Centrale, dans le Rite Écossais.

Les Loges nomment chaque année des Députés ; ces Députés élisent ou constituent une sorte de parlement maçonnique. Pauvre parlement ! il se réunit pendant deux ou trois séances, et il vote des vœux dont le Suprême Conseil tient le compte qui lui convient. Que peuvent être les votes du Convent, de la Grande Loge Centrale, du Conseil de l’Ordre, assemblées éphémères, auprès des décrets du Suprême Conseil, puissance permanente non soumise aux fluctuations capricieuses des Ateliers symboliques ?

Et encore, la majorité de ces Convents, Grandes Loges Centrales, Conseils de l’Ordre, est acquise au Suprême Conseil ; car les neuf dixièmes des Députés appartiennent aux hauts grades. L’os à ronger n’est pas seulement une dérision, c’est un mythe ; les Loges ne rongent même pas un os, elles rongent une ombre.

Il suffit de lire les statuts de la Franc-Maçonnerie (premier volume, chapitre III) pour se convaincre de la vérité de ce que j’avance. Et si cette lumière théorique ne parait pas suffisamment éclairante, je la doublerai en retirant le voile qui cache la pratique.

Ce n’est pas au Conseil de l’Ordre (Rite Français) ;