Page:Taxil, Mémoires d'une ex-palladiste parfaite, initiée, indépendante.djvu/532

Cette page n’a pas encore été corrigée

M. Tavernier dira peut-être que ces choses-là n’arrivent qu’en Provence et se croira très spirituel. Laissons. Un auteur, préoccupé de mentir, s’appuierait sur le cas du P. d’Estienne pour maintenir la fausse légende de la tête retournée du grand-maître B… ; mais ces pages sont écrites par une convertie sincère. Donc : la vérité avant tout.




Ma Correspondance avec M. de la Rive.

(Suite.)


Nous en étions restés à ma lettre du 22 janvier 1894, écrite au moment de mon départ de Londres pour Berlin (voir n°16 et 17).

M. de la Rive m’écrivit de Reims, le 24 janvier :


« Mademoiselle,

« Je vous sais un gré infini de la complaisance avec laquelle vous m’avez envoyé les documents joints a votre lettre du 22 courant. Je vais suivre votre avis et photographier, je vous réexpédierai ensuite l’objet.

« Je suis très heureux de vous dire que le nouveau grelot a été bien attaché à 725 et à Simon. Vous trouverez ci-inclus des coupures de la Croix de Paris et de l’Univers. Il m’a été particulièrement agréable de voir l’Univers s’engager dans cette voie. C’est le journal le plus autorisé, le plus sérieux et le plus pondéré, le plus accrédité de nos organes catholiques. »

(J’aime à penser que M. de la Rive a quelque peu changé d’opinion aujourd’hui à l’égard de l’Univers.)

« Vous m’autorisez à vous écrire directement à Londres. Cette nouvelle marque de confiance m’honore, Mademoiselle, et j’y suis fort sensible. Afin de vous prémunir contre les dangers de cette adresse que vous croyez connue seulement d’un petit nombre, je découpe l’accusé de réception qui m’a été envoyé par la poste anglaise, quand ma lettre recommandée du 28 décembre a été remise entre les mains de la personne qui a signé for Miss Diana Vaughan. »

(M. de la Rive donne ici la signature du beau-frère de mon amie Miss D. L., qui me prêta ses papiers pour l’un de mes voyages ; celui-ci avait ma procuration pour recevoir mon courrier en cas d’absence. Aujourd’hui, Miss D. L. et son beau-frère se sont retirés du Palladisme, mais ils sont demeurés protestants.)

« Votre adresse particulière à Londres est parfaitement indiquée sur cet accusé de réception. »

(Ceci est une petite erreur de M. de la Rive ; la lettre avait été présentée d’abord à mon domicile, chez un vieil ami de mon père, à Oxford-Street ; mais, pour ma commodité, j’avais prévenu la poste que, lorsqu’on me trouverait absente, on aurait à remettre mes lettres, recommandées ou non, chez Miss D. L., qui m’a servi plusieurs fois de secrétaire. L’adresse qui figurait sur l’accusé de réception était donc celle de Miss D. L., et non la mienne. Néanmoins, je sus gré à M. de la Rive de ses bonnes intentions.)

« N’oubliez pas que mes premières lettres, et en particulier celle du 28 décembre, ont été adressées Hôtel Mirabeau, affranchies pour l’étranger, avec la mention : « En