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CHAPITRE XXII.


Influence du climat.

C’est un fait d’expérience que les crues des torrents n’ont jamais lieu qu’à la suite des fontes de neige ou des orages (chap. VIII). L’intensité des crues varie avec l’intensité de ces deux causes ; et si elles venaient toutes les deux à cesser, les ravages des torrents cesseraient en même temps. — Or l’une et l’autre de ces causes se présentent ici accompagnées de circonstances propres à en augmenter l’intensité, et que les Hautes-Alpes doivent présenter à un plus haut degré que toutes les autres montagnes de la France.

Étant plus élevées, elles pénètrent plus avant dans la région des longues neiges. Elles les reçoivent sur une plus grande superficie, les conservent plus longtemps, et, par cela même, en amoncellent davantage. Au retour du printemps, le soleil, à cause de la latitude du pays, prend de suite une grande chaleur. Ce changement est surtout brusque dans les régions élevées, où la couche atmosphérique est moins dense, et par conséquent où l’influence des rayons solaires est plus directe et moins modérée. Il en résulte que la fonte, au lieu de s’opérer peu à peu, se fait tout d’un coup. Dans deux jours toute la masse est écoulée et la débâcle est terminée. Souvent il arrive du sud des vents chauds qui hâtent encore ces effets. — Voilà