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PRÉFACE

se familiariser à leur contact avec ces sortes d’escarmouches littéraires qu’un des premiers il devait introduire en France.

Déjà son âme passionnée et sa manie écrivante le poussent en pleine mêlée. Un certain M. Londonio ayant publié à la fin de 1817 des critiques sur la poésie romantique, Stendhal projette aussitôt de lui opposer ses arguments. Il se hâte de noircir quelques feuillets qui, dans sa pensée, devront être traduits en italien pour paraître en brochure. En fait, ce premier plaidoyer romantique ne fut publié que dans son texte français et seulement trente-cinq ans plus tard comme appendice de l’édition de Racine et Shakspeare, que Romain Colomb prépara. C’est là que je l’ai repris pour le faire figurer dans mon édition.

Environ le temps où Stendhal songeait à répondre à M. Londonio, l’Italie se demandait si elle aurait jamais une langue nationale. L’Académie della Crusca, à Florence, qui datait de 1582, préparait une nouvelle édition de son dictionnaire, en se préoccupant des aspirations nouvelles. Stendhal avait déjà dit son mot sur ce sujet dès la première édition de Rome, Naples et Florence en 1817. Il devait revenir d’autant plus volontiers sur la question de l’enrichissement de la langue qu’elle passionnait au premier chef ses amis milanais opposés