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lui imprime de ses ongles une marque sur l’épaule.

… Le Sabbat va commencer.

Au son de hautbois criards, une longue théorie se développe : borgnes, bossus, boiteux, culs-de-jatte, démons, bêtes, gens, tout cela forme une effroyable sarabande, des rondes où les danseurs se tournent le dos (car, certaines sorcières viennent incognito, des reines, des princesses, Mme de Montespan). La cohue grouille hideusement, les uns sont en l’air quand les autres sont en bas, il n’est permis à personne d’être fatigué, vieux et jeunes doivent sauter, se tortiller, se disloquer, des petits démons secouent rudement ceux qui se laissent tomber, les rejettent dans la bacchanale, les faces dégouttent de sueur, les yeux deviennent hagards, les langues pendent, Shatan ne permet pan encore de s’arrêter, il permet seulement de chanter, et les sorciers crient : Har ! har ! Diable ! Diable ! faulte ici ! faulte-là ! jouë ici ! joue là ! Sabbat ! Sabbat ! Ah ! Ah ! Philippe ![1]

Enfin, le Maître lève un doigt : c’est l’instant du banquet.

Nos gens se précipitent vers les grosses pierres, y prennent place.

Maigre festin en vérité : le vin a le goût d’encre

  1. Voir la note page 12.