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Paris. — Époque singulière de l’entier silence de tout ce qui eut trait à la constitution au conseil de régence. — Retour des conseillers du parlement de Paris exilés, non du président Blamont. — Faux sauniers nombreux excités. — Mézières avec des troupes est envoyé contre eux. — Le duc du Maine achète une maison à Paris. — Meudon donné à Mme la duchesse de Berry. — Rion en a d’elle le gouvernement. — Du Mont, qui l’avoit, en conserve les appointements. — Chauvelin, longtemps garde des sceaux si puissant, et chassé, devient président à mortier ; Gilbert avocat général, et l’abbé Bignon bibliothécaire du roi. — Nangis veut se défaire du régiment du roi. — J’en obtiens l’agrément pour Pezé, et aussitôt Nangis ne veut plus vendre. — Le duc de Saint-Aignan, ambassadeur en Espagne, reçoit ordre du régent de revenir. — Je lui assure à son insu une place en arrivant au conseil de régence. — Berwick accepte de servir contre l’Espagne. — Asfeld s’en excuse. — Six mille livres de pension à Mlle d’Espinoy ; autant à Mlle de Melun ; quatre mille livres à Meuse ; autant à Béthune le Polonois. — Six mille livres à Méliant, maître des requêtes, en mariant sa fille unique au fils aîné du garde des sceaux. — Dix mille livres au marquis de La Vère, frère du prince de Chimay. — Huit mille livres à Vertamont, premier président du grand conseil. — Mme la duchesse de Berry en reine à l’Opéra, une seule fois. — Elle donne audience de cérémonie à l’ambassadeur de Venise sur une estrade de trois marches. — Force plaintes. — Elle n’y retourne plus.39
Chapitre iv. — Conversation entre M. le duc d’Orléans [et moi], sur ses subsides secrets contre l’Espagne, qui la voulut avoir enfermé seul avec moi dans sa petite loge à l’Opéra. — Conversation forte entre M. le duc d’Orléans et moi, dans son cabinet, tête à tête, sur la rupture avec l’Espagne. — Faiblesse étrange du régent, qui rompt avec l’Espagne, contre sa persuasion et sa résolution. — Launay gouverneur de la Bastille. — Projet d’Albéroni et travail de Cellamare contre le régent. — Précautions de Cellamare pour pouvoir parler clairement à Madrid, et prendre les dernières mesures. — Je suis mal instruit de la grande affaire dont je vais parler. — Cause étrange de cette ignorance. — Les dépêches de Cellamare, envoyées avec tant de précautions, arrêtées à Poitiers et apportées à l’abbé Dubois, qui, dans cette affaire surtout, en fait un pernicieux usage ; et le secret de tout enfoui. — Résultat bien reconnu des ténèbres de cette affaire. — Instruments de la conjuration pitoyables. — Cellamare arrêté ; sa conduite. — J’apprends de M. le duc d’Orléans ce qui vient d’être raconté de Cellamare, du duc et de la duchesse du Maine, et du projet vaguement. — Conseil de régence sur l’arrêt de l’ambassadeur d’Espagne, où deux de ses lettres au cardinal Albéroni sont lues. — Pompadour et Saint-Geniez mis à la Bastille. — Députation du parlement au régent, inutile, en faveur du président de Blamont. — Abbé Brigault à la Bastille. — D’Aydie et Magny en fuite. — La charge du dernier donnée à vendre à son père. — Tous les ministres étrangers, au Palais-Royal, sans aucune plainte. — On leur donne à tous des copies des deux lettres de Cellamare à Albéroni, qui avoient été lues au conseil de régence.62
Chapitre v. — Évêques et cardinaux en débat sur les carreaux à la chapelle du roi, pour le sacre de Massillon, évêque de Clermont, qui s’y fit