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quoi il est gardé à vue, et Albéroni devient son plus cruel ennemi, quoiqu’il l’eût toujours infiniment servi. — Étranges artifices d’Albéroni sur Rome et contre Aldovrandi. — Reproches réciproques des cours de Rome et de Madrid. — La flotte espagnole arrivée en Sardaigne ; crue aller à Naples. — Triste état de ce royaume pour l’empereur.126
Chapitre viii. — Scélératesses semées contre M. le duc d’Orléans. — Manèges et forte déclaration de Cellamare. — Manège des Anglois pour brouiller toujours la France et l’Espagne, et l’une et l’autre avec le roi de Sicile. — Cellamare se sert de la Russie. — Projet du czar. — Son ministre en parle au régent et lui fait inutilement des représentations contre la quadruple alliance. — Cellamare s’applique tout entier à troubler intérieurement la France. — Le traité s’achemine à conclusion. — Manèges à l’égard du roi de Sicile. — Le régent parle clair au ministre de Sicile sur l’invasion prochaine de cette île par l’Espagne, et peu confidemment sur le traité. — Convention entre la France et l’Angleterre de signer le traité sans changement, à laquelle le maréchal d’Huxelles refuse sa signature. — Cellamare présente et répand un peu un excellent mémoire contre le traité, et se flatte vainement. — Le ministre de Sicile de plus en plus alarmé. — Folie et présomption d’Albéroni. — Efforts de l’Espagne à détourner les Hollandois de la quadruple alliance. — Albéroni tombe rudement sur Monteléon. — Succès des intrigues de Cadogan et de l’argent de l’Angleterre en Hollande. — Châteauneuf non suspect aux Anglois, qui gardent là-dessus peu de mesures. — Courte inquiétude sur le nord. — Le czar songe à se rapprocher du roi Georges. — Intérêt de ce dernier d’être bien avec le czar et d’éviter toute guerre. — Ses protestations sur l’Espagne. — Les Anglois veulent la paix avec l’Espagne, et la faire entre l’Espagne et l’empereur, mais à leur mot et au sien. — Monteléon y sert le comte Stanhope outre mesure. — Le régent, par l’abbé Dubois, aveuglément soumis en tout et partout à l’Angleterre, et le ministère d’Angleterre à l’empereur. — Embarras de Cellamare et de Provane. — Bruits, jugements et raisonnements, vagues instances et menées inutiles. — Menées sourdes du maréchal de Tessé avec les Espagnols et les Russes. — Le régent les lui reproche. — Le régent menace Huxelles de lui ôter les affaires étrangères, et le maréchal signe la convention avec les Anglois, à qui Châteauneuf est subordonné en tout en Hollande. — Efforts de Beretti à la Haye. — Embarras de Cellamare à Paris.152
Chapitre ix. — Albéroni confie à Cellamare les folles propositions du roi de Sicile au roi d’Espagne, qui n’en veut plus ouïr parler. — Duplicité du roi de Sicile. — Ragotzi peu considéré en Turquie. — Chimère d’Albéroni. — Il renie Cammock au colonel Stanhope. — Albéroni dément le colonel Stanhope sur la Sardaigne. — Éclat entre Rome et Madrid. — Raisons contradictoires. — Vigueur du conseil d’Espagne. — Sagesse et précautions d’Aldovrandi. — Ses représentations au pape. — Sordide intérêt du cardinal Albane. — Timidité naturelle du pape. — Partage de la peau du lion, avant qu’il soit tué. — Le secret de l’entreprise demeuré secret jusqu’à la prise de Palerme. — Déclaration menaçante de l’amiral Bing à Cadix, sur laquelle Monteléon a ordre de déclarer l’artificieuse rupture en Angleterre et la révocation des grâces du commerce. — Sentiments d’Albéroni à l’égard de Monteléon et de Beretti. — Albéroni, dégoûté des espérances