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les chevaux arabes conquis en Égypte par la valeur, conduits en France par la victoire ; tandis qu’ils auroient pu en perpétuer si utilement les trophées, soit en propageant dans l’Empire français cette race dans sa pureté, soit en communiquant à nos chevaux indigènes quelques unes des perfections qui les distinguent !

Entièrement tributaires de l’Espagne, il y a vingt années, pour les belles lames nécessaires à la fabrication des draps fins, nous désespérions de pouvoir jamais nous en procurer d’aussi soyeuses et d’aussi fines. Les expériences faites depuis plusieurs années en France, et les produits des nombreux mérinos, qui paissent sur tous les points du sol français, ont évidemment prouvé la possibilité de l’amélioration des races communes de nos troupeaux de bêtes à laine, par leur croisement avec des béliers mérinos. Les laines de la troisième et de la quatrième génération ne le cèdent point à celles des bêtes espagnoles, pour la pesanteur et la qualité de leur toison. Les troupeaux améliorés par les mérinos donnent un profit quadruple des races communes. On doit seulement, pour accélérer l’amélioration, choisir les têtes qui ont la laine la plus fine et la plus serrée. Les productions des béliers mérinos ont encore le corps plus cylindrique, les membres plus forts ; ils ont plus d’énergie et vivent plus longtemps.

L’expérience ayant démontré que ces productions dégénéreroient, si l’on faisoit couvrir les brebis par des béliers métis, quelque beaux qu’ils puissent être, il est donc nécessaire d’avoir toujours des béliers et des brebis mérinos de race pure, pour fournir les mâles destinés à l’amélioration des espèces métisses, et conserver dans toute sa pureté l’espèce originaire.

Nos chèvres peuvent s’améliorer par le croisement avec les béliers d’Angora. La côte s’arrondit, les oreilles s’abattent et s’allongent dans les métis des angora ; leur poil est plus long, plus soyeux, plus recherché dans les manufactures et le commerce. Les chèvres d’Angora sont, il est vrai, moins bonnes laitières que les chèvres de la race commune ; mais, dès la troisième ou quatrième génération, elles fourniroient autant de lait.

La Normandie, le Morvan, et sur-tout la Suisse, possèdent des taureaux et des vaches capables de singulièrement perfectionner les autres races françaises.

Le cochon de Java, dont nous avons propagé la race aux environs d’Alfort, croisé avec notre grande espèce, en raccourcit le corps, et le fortifie. Ces métis ont l’épine du dos moins courbée vers la terre, leurs membres sont plus forts, leurs productions plus précoces ; ils s’engraissent plus promptement avec moins de frais, et donnent par conséquent plus de bénéfices, (Voyez Engraissement, Cheval, Mouton.) C. et F.


AMEUTER, (Vénerie.) C’est faire chasser les chiens ensemble ; il sont bien ou mal ameutés, suivant qu’ils courent assemblés ou séparés. (S.)


AMITIÉ. Les cultivateurs, et particulièrement les jardiniers, disent que la terre est en amitié, lorsque, déjà pénétrée par la douce chaleur du printemps, elle est disposée à recevoir les semences et à hâter leur germination.

Dans le commerce des grains, on donne le nom d’amitié à une sorte d’onctuosité que le blé présente au tact, et qui, avec la pesanteur, le rend bien conditionné. C’est ce que l’on appelle aussi avoir de la main. (S.)


AMPOULES, petites pustules naissant immédiatement sous l’épiderme ou dans