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3o. Avoir de petits paniers carrés, que l’on tapissera de linge blanc, mouillé auparavant dans de l’eau salée, et qui excédera chaque côté du petit panier, de manière à couvrir la totalité du pain de beurre sur les quatres faces, ensuite un petit morceau de toile d’emballage, cousu avec de la ficelle.

Si on veut envoyer du beurre dans de petits pots de grès, on remplira chaque pot environ à quatre lignes du bord ; puis du sel blanc que l’on mettra cinq à six lignes au dessus du bord, se terminant en forme ronde ; on couvrira le tout avec un morceau de linge blanc sec, que l’on attachera avec du fil au-dessous du bourrelet du pot, que l’on aura eu soin de bien laver et nettoyer, ainsi que tous les vases et ustensiles qui servent à faire le beurre, la propreté étant ce qu’il y a de plus essentiel à la fabrication du bon beurre.

Quant à la dose du sel, elle ne peut être indiquée que par le goût que chaque personne peut avoir pour le sel, ce que l’usage fait acquérir bientôt. Il faut s’attacher à le bien faire fondre dans le beurre, et sur-tout à bien faire égoutter le beurre de toutes les parties, aqueuses et laiteuses. Quant à la couleur, elle dépend absolument de la bonté et de la nature des pâturages. Lasteyrie.


BLÉ. (Machine pour battre le) On a donné dans ce Dictionnaire au mot fléau. description de trois machines à battre le blé. Je n’ai pas ouï dire que ces machines eussent été exécutées en France ; et je ne pense pas, d’après l’examen de leur construction, qu’elles puissent être très-avantageuses. Ces machines inventées en Suède, il y a déjà long-temps, auroient sans doute été adoptées dans ce pays, si l’expérience eût démontré leur utilité. Parmi la quantité de machines employées au même usage que j’ai été à portée d’examiner pendant mon voyage en Suède, je n’en ai point vu de semblables à celles-ci. On m’a dit cependant que quelques personnes employoient encore celle à roues, de M. Medelpadet, représentée sous la figure 3.

La population peu nombreuse de la Suède, ainsi que la difficulté de se procurer des ouvriers, ont depuis long-temps obligé plusieurs agriculteurs de chercher des moyens économiques de battre le blé.

Il y a plus de cinquante ans que les paysans de la Dalécarlie, province du nord de la Suède, font usage de machines à battre le blé. Depuis cette époque on en a inventé un grand nombre fort ingénieuses, mais qui n’ont pas toutes réussi dans la pratique. On se sert aujourd’hui en Suède de cinq ou six différentes espèces de machines à battre le blé : ce long usage prouve combien elles sont avantageuses à l’agriculture. On peut évaluer leur nombre dans toute la Suède à plus de mille ; mais comme dans tous les pays les méthodes les plus profitables ne s’introduisent que très-lentement, il y a quelques provinces où ces ma-