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vue. Les malades s’abstiendront de toute espèce de mets salés, épicés, et de haut goût : ils renonceront au café et à toutes sortes de liqueurs fortes ; ils éviteront la fumée du tabac et des cheminées des appartemens où ils peuvent se trouver ; ils ne s’exposeront ni aux fortes odeurs de l’oignon ou de l’ail, ni aux lumières vives, ni aux couleurs éclatantes.

» Les boissons nitrées, la limonade, l’eau de gruau, le petit lait, la petite bierre, et les alimens de bonne et facile digestion, composeront tout son régime.

» On peut quelquefois prévenir les maladies de la vue, en engageant les malades à se faire ouvrir un fonticule sur l’un des bras, ou un séton à la nuque. Je sais combien on est rebuté par-tout de l’application des vésicatoires : j’ose avancer, sans craindre d’être démenti, qu’ils procurent les effets les plus salutaires : que c’est presque toujours trop tard qu’on se résout à se les faire appliquer. Tous les autres moyens, qu’on regarde mal-à-propos comme moins cruels, sont quelquefois plus désagréables, et on n’en obtient point le même bien. Enfin les personnes qui auront un éloignement insurmontable pour les cautères, pourront retirer quel qu’avantage d’un petit emplâtre de poix de Bourgogne, appliqué entre les deux épaules. Voyez Goutte sereine, Orgeolet, Opthalmie, Œil, etc. M. AMI.


VULNÉRAIRE (LA) vulneraria rustica, selon Tournefort, qui la place dans la première section de la dixième classe, renfermant les herbes à fleur polypétale, irrégulière, papilionacée, dont le pistil devient une gousse courte et uni capsulaire. Linné la nomme anthyllis vulneraria, et la range dans la diadelphie décandrie.

Fleur papilionacée ; l’étendard alongé, ses côtés recourbés, l’onglet de la longueur du calice ; deux ailes oblongues plus courtes que l’étendard ; la carène aplatie, de la longueur des ailes et leur ressemblant ; le calice d’une seule pièce, un peu renflé, velu, ses bords découpés en cinq dents inégales.

Fruit. Petit légume sous-orbiculaire, couvert par le calice ; bivalve, contenant une ou deux semences.

Feuilles, ailées avec une impaire ; les folioles inégales, quelquefois au nombre de sept, l’impaire plus grande que les autres, et lancéolée.

Racine, simple, longue, rameuse, noirâtre.

Port ; les tiges hautes de sept à huit pouces, herbacées, grêles, rondes, velues, rameuses ; deux bouquets de fleurs en tête, adossés au sommet, avec des feuilles florales palmées ; les corolles d’un jaune plus ou moins foncé ; les feuilles alternes.

Lieu ; les pâturages montagneux, le bord des bois : vivace.

Propriétés ; l’herbe est vulnéraire.

Usages ; on emploie uniquement l’herbe pilée et appliquée, ou bien en décoction.