Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1800, tome 10.djvu/497

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nier aliment avant de le leur présenter. Si on est à portée d’entremêler le fourrage sec de racines fraîches, comme navets, carottes, pommes de terre, panais, etc. On peut se dispenser de tout autre soin, consultez dans le supplément, le mot Garenne domestique.


VOMIQUE. (Médecine rurale). La vomique est un abcès exactement renfermé dans un kiste, ou une membrane qui forme une espèce de poche.

Il peut se former des vomiques dans presque toutes les parties du corps : mais pour l’ordinaire cette maladie n’attaque que les poumons : ce n’est jamais qu’à la suite d’une inflammation ou d’un cathare du poumon, qu’on peut se permettre de ne plus douter de son existence, sur-tout, si, dans les quatorze jours, l’expectoration de la matière qui obstruoit les poumons ne s’est point faite ; s’il n’est survenu aucune autre évacuation considérable, soit par les selles, soit par les urines, et que le malade, loin d’être guéri, ou du moins considérablement soulagé, ressente au contraire des redoublemens de fièvre beaucoup plus forts le soir ; à sa respiration gênée ; éprouve dans le jour des horripilations ou des froids bien marqués, et ses joues deviennent rouges sur-tout aux deux pommettes, et les lèvres sèches. Tous ces symptômes n’en restent pas là ; ils prennent une plus grande intensité, et leur violence vous garantit de la formation complète de la vomique. Alors la fièvre devient plus continue ainsi que la toux ; le moindre mouvement ou la plus légère nourriture que-le malade se permette, la fait augmenter. Il ne peut se coucher sur le côté sain, il sent alors un poids considérable sur le côté affecté, qui n’est occasionné que par l’amas de la matière contenue dans le kiste ; il ne peut pas même long-temps rester dans cette situation, le tiraillement des parties lui cause une vive douleur : il faut qu’il se couche sur le côté malade. Souvent il est obligé de rester assis le jour et la nuit, ne pouvant point se coucher du tout. Il passe les nuits blanches. L’inquiétude s’empare de lui : il est en proie à des angoisses horribles ; et les sueurs se font appercevoir sur la poitrine, sur le visage, et autour du col.

Il a souvent le goût d’œufs pourris dans la bouche ; la fièvre le mine et le consume au point qu’il ne lui reste plus que la peau et les os ; rien ne peut étancher sa soif ; sa langue et sa bouche deviennent aussi sèches et aussi âpres qu’une rape ; ses forces l’abandonnent ; sa voix devient rauque et très-foible ; ses yeux ne sont plus saillans ; ils sont enfoncés dans les orbites ; quelquefois sur le côté affecté on apperçoit une légère enflure, et un changement de couleur presque insensible. Quelquefois aussi on sent un gonflement, en comprimant le creux de l’estomac, lorsque le malade tousse.

Les indications que l’on doit sa proposer dans le traitement de cette maladie sont, 1°. de mûrir la