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tempèrent la chaleur, la douleur & la rougeur de l’érésypèle par suppression de transpiration ou de sueur. Les bayes purgent peu. L’écorce moyenne des branches & de la racine, purge avec plus de force que les bayes & les racines. Elle fait évacuer par la même voie, beaucoup de sérosités. On remploie quelquefois avec succès dans l’hydropisie de poitrine simple, l’hydropisie de matrice, des paupières du globe de l’œil, l’enflure œdémateuse des jambes.

On donne les fleurs desséchées depuis demi-drachme jusqu’à demi-once dans six onces d’eau… L’écorce moyenne récente, depuis demi-once jusqu’à cinq onces, en macération au bain-marie dans cinq onces d’eau ou de vin… Le suc exprimé des bayes, depuis une once jusqu’à trois, édulcoré avec suffisante quantité de sucre.

Propriétés économiques. On plante le sureau avec d’autres arbustes dans les haies, & on a tort. Il faut que la haie soit entièrement composée de sureaux, ou qu’il n’y en ait point du tout, parce que la végétation de cet arbre étant plus rapide que celle de tous les autres arbres employés à cet usage, elle détruit peu à peu les voisins, & les racines dévorent substances. Le simple coup d’œil jeté sur les haies mélangés prouve mon assertion. Si au contraire on n’employe que le sureau seul, si on greffe par approche les jeunes branches par-tout où elles peuvent se croisuer, ainsi qu’il a été dit dans l’article haie, on parvient en peut de temps à avoir des haies impénétrables & de la plus grande durée.

On ne trouve de moelle que dans les jeunes branches. À mesure qu’elle vieillissent, elles deviennent ligneuses ; le bois des gros troncs est fort dur. On se sert des branches pour échallas de la vigne. Cet usage engage certains cultivateurs à faire des taillis avec cet arbre ; & la spéculation n’est pas mauvaise dans les pays de vignobles, où l’échallas est toujours cher. Les tourneurs font des boites avec le bois du tronc ; les tablettiers, des peignes communs ; ce sont les meilleurs après ceux de buis.

Le bétail n’aime pas l’odeur des feuilles de cet arbre, & ne touche pas aux haies qui en sont formées. C’est un grand avantage.


SUREAU (petit) ou Yeble. Sumbucus humilis, sive ebulus. Tourn. Sumbucus ebulus. Lin.

Les caractères de la fleur & du fruit sont les mêmes que dans le précédent. Il en diffère par ses folioles plus longues, plus aiguës, plus dentelées ; par la perte annuelle de ses tiges, qui sont herbacées, cannelées & anguleuses… Il infecte dans plusieurs cantons les bonnes terres à blé, où il est difficile de le détruire.

On peut l’eœployer en médecine dans le même cas que qui mérite à tous égards la préférence.


SUR-OS. Médecine vétérinaire. On appelle de ce nom une tumeur dure, situé sur le canon du cheval, & qui dépend de l’os même, osselet, cette même tumeur placée sur le canon, dans la partie inférieure de la jambe du côté du boulet ; & fuscus, deux ou plusieurs sur-os contigus & les uns sur les autres.