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de la) Jetez le cheval par terre, du côté du montoir préférablement à l’autre côté, pour avoir l’aisance d’opérer ; examinez ensuite la queue ; prenez vos dimensions pour ne pas faire les incisions trop près les unes des autres, parce qu’il en résulteroit une seule plaie, & que les bandes de la peau se déchireroient ; faites jusqu’à cinq incisions transversales. La queue étant retroussée, faites la première incision à deux doigts du rectum, de crainte d’attaquer les fibres du sphincter de l’anus, ce qui formeroit une plaie fistuleuse. Faites chaque incision en deux temps : dans le premier temps, incisez la peau, & mettez les muscles à découvert, & coupez-les dans le second. Il en est de même des autres incisions. L’appareil de chaque incision consiste en des plumaceaux à sec, que vous contiendrez par une bande circulaire, & que vous ne lèverez qu’au bout de trois jours, pour laisser à la suppuration le temps de s’établir, ayant soin d’imbiber les bandes avec du vin tiède seulement : lorsque le gonflement & l’inflammation de la queue seront passés, ce qui arrive vers le quatrième jour, & que la suppuration sera bien établie, amputez la queue, suivant la méthode ordinaire, à une distance égale des incisions, & appliquez sur la plaie de la poudre de lycoperdon ou de l’amadou, pour arrêter l’hémorrhagie. Faites les autres pansemens avec le digestif simple, jusqu’à ce qu’il soit temps d’employer les dessiccatifs. Laissez pendre la queue dans son état naturel, parce que les muscles abaisseurs étant coupés, les releveurs, antagonistes, opèrent leurs effets dès le moment même, & mieux encore lorsqu’ils sont guéris ; par ce moyen, la queue semble former par son crin un éventail.

Telle est la méthode de M. Lafosse ; elle est sans doute préférable à celle de ceux qui, après avoir fait la section des muscles abaisseurs, ont coutume de renverser la queue sur le dos, & de la contenir dans une espèce de gouttière ; on la voit ainsi représentée dans la Traduction du Livre de M. Bertelet, intitulé, Le Gentilhomme Maréchal. M. T.


Queue de rat. (Voyez Arête)


QUINCONCE. On appelle ainsi une disposition de plant, faite par distance égale, en ligne droite, & qui présente plusieurs rangées d’arbres en différens sens. La beauté d’un quinconce consiste en ce que les allées s’alignent & s’enfilent l’une dans l’autre, & se rapportent juste. On ne met ni palissades ni broussailles dans ce bois ; on y sème quelquefois sous les arbres des pièces de gazon, en conservant des allées ratissées pour former des dessins. Si on veut avoir une idée exacte du quinconce, il suffit de prendre dans les cartes à jouer celles qui présentent des cinq de pique, de trèfle, &c.

Les quinconces accompagnent communément les avenues des châteaux, ou s’ils sont dans l’intérieur, c’est près des parterres & des deux côtés de l’habitation, afin qu’on trouve l’ombrage & la fraîcheur dès que l’on en sort. Ces plantations, placées près de la maison, purifient beaucoup l’air que l’on y respire. (Consultez le mot Air fixe)

Pour bien diriger un quinconce, on commence à planter un arbre à chaque coin ; ensuite trois hommes,