Cours d’agriculture (Rozier)/ARÈTE

Hôtel Serpente (Tome premierp. 651-652).


ARÈTE, ou Queue de rat, Médecine vétérinaire. Croûtes dures & écailleuses qui viennent aux jambes des ânes & des chevaux, & qui occupent ordinairement tout le long de la jambe depuis le jarret jusqu’au boulet. Il y en a de deux espèces : les sèches & les coulantes. Les premières sont sans écoulement de matière ; les secondes présentent des croûtes humides, d’où découle une sérosité roussâtre dont l’âcreté est quelquefois si grande qu’elle ronge les tégumens, sur-tout des ânes. Ce mal doit être mis au rang des maladies de la peau qui ont leur source dans une humeur salée, plus ou moins âcre, & plus ou moins visqueuse.

Si les arètes sont sèches, le meilleur remède est d’y appliquer le feu, & d’y mettre dessus de l’onguent populeum. Lorsque l’escarre est détachée, on dessèche la plaie avec la colophane ou la céruse. Si elles sont coulantes, au contraire, il faut les guérir en employant un onguent fait avec le miel, le vert de-gris & la couperose ; mais nous pouvons dire en général, que ce mal & tous ceux qui attaquent la peau de l’âne & du cheval, exigent, lorsqu’ils sont portés à un certain point, un traitement interne. (Voy. Gale) Le poil tombe dans cette maladie ; mais elle ne porte aucun préjudice à l’animal, puisqu’il peut toujours rendre les mêmes services. M. T.