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& son attache, ne forment qu’un corps dont les parties se ressemblent ; 3 °. les mousses dont les anthères n’ont point de filets, & sont éloignés de la fleur femelle ; 4°. les fougères dont les parties de la fructification sont collées sur le dos des feuilles ; 5°. les graminées ; la plus nombreuse, & la plus utile famille, dont les tiges sont articulées, & la semence renfermée dans une balle ; 6°. les palmifères, dont la tige est simple & feuillée à son sommet, & dont les parties de la fructification sont renfermées dans une espèce de spath ; 7°. toutes les plantes de quelque nature qu’elles soient, & qui ne peuvent pas être comprises dans les six premières familles.

Ces grandes divisions en supposent nécessairement d’autres, aussi on divise les plantes en herbes proprement dites, dont la durée est souvent de quelques semaines, de quelques mois, d’une ou de plusieurs années ; ce qui a fait nommer les premières annuelles, parce qu’elles ne vivent qu’un an ; par biennes, on entend celles dont la durée est de deux ans ; par vivaces, celles dont la durée excède deux ans… En arbrisseaux & en arbres. (Consultez ces mots.) La nature qui marche toujours progressivement, n’a mis aucune distinction caractéristique entre le sous-arbrisseau & l’arbrisseau, ni entre l’arbrisseau & l’arbre, quoiqu’il y ait une disproportion de taille énorme entre le sapin altier & le gracieux rosier nain.

Le climat, le site, la nature du sol & la culture, influent singulièrement sur les plantes.

Dans les climats très-méridionaux, on trouve peu de plantes annuelles, proportion gardée avec le nombre des vivaces des arbres & des arbrisseaux ; dans les pays très-au nord, au contraire, les plantes annuelles sont plus multipliées que les arbrisseaux & que les arbres. Les plantes biennes ou vivaces du gros midi, transportées dans l’intérieur du royaume, ou au nord, deviennent annuelles, telles sont la capucine, le tabac, &c. parce que les hivers sont trop rudes, & elles ne trouvent plus la chaleur nécessaire à leur végétation dans l’air ambiant de l’atmosphère. L’art peut rendre biennes les plantes de nos climats, en s’opposant à leur fleuraison & à leur fructification par la suppression successive de leurs tiges, comme dans le froment, le seigle, l’avoine, &c. Cette prolongation de vie peut-elle s’étendre jusqu’à la troisième année ? Je ne l’ai pas essayé. La majeure partie des plantes potagères est annuelle ; mais l’art du jardinier consiste à en semer les graines à des époques données, & qui varient d’un climat à l’autre, afin que la plante participe d’une partie des deux années ; s’il avance ou s’il en retarde les semailles, la plante montera en graine dès la première année, & n’acquerra pas la qualité qu’elle doit avoir, par exemple, dans les provinces du midi, les épinards, &c. semés en mai, rempliront leur carrière dans l’espace de ce mois, & la plantule, en sortant de terre, se convertira tout de suite en tiges.

Dans les terrains aqueux, les feuilles inférieures pourrissent presque toujours ; dans les lieux montueux, au contraire, ce sont celles du sommet des tiges qui se fondent & qui disparoissent ; dans les sols aquatiques