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il suffit, ajoute cet auteur, d’en appliquer aussi-tôt sur la partie piquée & d’en respirer la vapeur. On doit même en prendre dix à douze gouttes dans un verre d’eau, si l’on ressentoit du mal à la tête, immédiatement après s’être exposé à la vapeur d’une fourmilière.[1]


Piqûre. Médecine vétérinaire. Plaie faite par un clou à ferrer dans la sole charnue du pied du cheval. (Voyez Pied)

Le maréchal est sujet à piquer le cheval dans plusieurs occasions :

1°. Lorsque le fer est trop juste ou étampé trop gras, alors il pique la sole charnue ; si le clou entre trop en avant, il atteint la chair cannelée, il perce quelquefois de part en part, & l’on voit sortir le sang du côté de la muraille & du côté de la sole.

2°. Lorsque le fer est étampé trop maigre, s’il y a peu de corne, dans ce cas, le maréchal est obligé de puiser pour aller prendre la bonne corne ; la pointe du clou étant tournée du côté de la chair cannelée il la pique ; reconnoît que le cheval est piqué par le mouvement qu’il fait.

3°. Lorsque la pointe du clou n’a pas assez de force pour percer la corne en dehors, elle perce en dedans & blesse la chair cannelée.

4°. Lorsque le maréchal abandonne le clou & qu’il ne le conduit pas jusqu’à ce qu’il sente, par la résistance que présente la muraille externe, qu’il est prêt à sortir & qu’il a gagné la partie externe de la muraille.

5°. Lorsque le clou est pailleux, il forme deux lames, dont l’une entre quelquefois dans la chair cannelée, & l’autre sort en dehors.

6°. Lorsqu’en brochant on rencontre une louche qui est une portion d’un vieux clou ; cette souche renvoyé en dedans la pointe du clou qui pique la chair cannelée.

7°. Lorsqu’on met des cloux dans les vieux trous, & qu’on ne les conduit pas, on peut faire une fausse route & piquer le cheval.

8°. Lorsqu’en brochant un clou, la pointe rompt dans la muraille ; le reste du clou n’ayant point de pointe, & ne pouvant percer la muraille, il entre dans la chair cannelée. Le maréchal retire la partie supérieure du clou dont il laisse la partie inférieure, croyant qu’elle ne coude pas, cependant il est souvent trompé à cet égard, puisque l’extrémité presse la chair cannelée ; alors il doit tâcher d’arracher la partie du clou qui est dans le pied avec les tricoises ; s’il ne peut pas la pincer, il doit couper une partie de la muraille avec le rogne-pied, pour aller chercher cette portion du clou.

Traitement. La simple piqûre, lorsqu’on retire le clou sur le champ, est pour l’ordinaire sans danger. Si cependant dans la suite le cheval boite, s’il y a de la matière, il faut parer le pied, ouvrir jusqu’à la piqûre, mettre dans le trou de petites tentes imbibées d’essence de térébenthine, & appliquer sur la sole des cataplasmes émolliens.

  1. Note de l’Éditeur. Je me suis très-bien trouvé, & à différentes fois, de l’application de la glace contre la piqûre des abeilles & des cousins. Quant aux abeilles, la première attention à avoir, c’est d’enlever le dard qu’elles laissent dans les chairs.