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soit administrée à forte dose. La fécule du pied de veau non lavée purge avec beaucoup moins d’activité que la racine desséchée. Les feuilles infusées dans du vin, & les racines macérées dans du vinaigre, sont anti-scorbutiques. Si on mâche des racines fraîches, elles excitent une salivation douloureuse & des plus abondantes ; mais elle cesse sur le champ, ainsi que la douleur, si on se gargarise la bouche avec du vinaigre. Le vinaigre ne seroit-il pas le remède le mieux appliqué lorsque l’estomac se trouve irrité par la présence d’une trop forte dose de cette racine ?

La qualité âcre, purgative, vénéneuse de cette plante, tient uniquement a l’eau de végétation qu’elle renferme : on a vu plus haut, que la racine desséchée devient beaucoup moins purgative ; mais si, au moyen de la rape ou d’un moulin, on sépare la fécule, comme il sera dit à l’article pomme de terre ; cette fécule devient aussi saine, aussi nourrissante que celles de pomme de terre & de cassave. (Consultez ces mots) Quand une fois cette plante s’est emparée d’un endroit, qu’elle y a fleuri, elle s’y multiplie au point qu’il est difficile de la détruire, ainsi elle peut donc être une ressource précieuse dans un cas de disette, ainsi que l’a très-bien fait observer le patriote M. Parmentier dans ses Recherches sur les végétaux nourrissans. On a proposé de soumettre le pied de veau à une culture réglée ; c’est-à-dire de le semer comme le froment, le seigle, &c ; mais l’auteur n’a pas assez fait attention que le tubercule de cette plante ne parvient à une bonne consistance, qu’après la troisième année ; qu’elle aime les lieux ombragés, non pas tant à cause de l’ombre qu’ils lui procurent, que parce que chaque, année la chute des feuilles ajoute à la couche de terreau par leur décomposition, & que cette plante enfin ne prospère réellement bien que dans une semblable terre préparée par les mains de la nature. La lecture de l’ouvrage de cet auteur m’a engagé à suivre de plus près la végétation du pied de veau, & ce que je viens de dire est en peu de mots le résultat des expériences que j’ai faites ; j’ajouterai seulement que l’arum qui a végété dans un terrain sablonneux & exposé, comme nos champs, à toute l’activité du soleil, est moins âcre, moins caustique, moins purgatif ; mais que son tubercule est bien moins nourri.


PIED DE POULE. (Voyez Chien-dent)


PIÈGE. Mot qui désigne toutes sortes de machines & d’instrumens dont on fait usage pour attraper des animaux, tels que des loups, des renards, &c Liger, dans sa Maison Rustique, & dans un Ouvrage en deux volumes in-12, intitulé, Amusemens de la campagne, a décrit un grand nombre de pièges dont on se sert pour prendre les oiseaux & les autres animaux ; ces pièges sont encore décrits dans le Dictionnaire Encyclopédique : comme plusieurs n’ont pour but que le simple amusement, dès-lors ils sont étrangers à cet Ouvrage, & nous n’en parlerons pas ; quant à ceux qui sont vraiment utiles, comme les traquenards, les trébuchets, &c. ils seront décrits au, mot traquenard.


PIERRE, Corps solide, composé