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fleur d’une seule pièce est un tube divisé en cinq segmens, & au fond duquel il se trouve un nectaire placé à la base du pistil, comme on le voit en C. Le pistil composé de dix étamines est représenté en E ; toute la fleur s’attache au fond du calice D, divisé en cinq folioles égales.

Fruit F, gaine membraneuse, à une seule valve G ; s’ouvrant depuis la base jusqu’à la pointe pour laisser sortir des semences H, nombreuses, cylindriques.

Feuilles, épaisses, charnues, grasses, rondes, tendres, creusées en bassin, pleines de suc, sans nervures par-dessus, soutenues par un long pétiole qui est attaché au côté intérieur de la feuille, un peu au-delà du centre, ou près du bord.

Racine A, bulbeuse, charnue, blanche, garnie en dessous de petites fibres.

Port ; du milieu des feuilles s’élève une tige simple, menue, haute d’environ un demi-pied, quelquefois divisée en plusieurs rameaux, qui portent des fleurs disposées en grappes & pendantes.

Lieu ; sur les rochers humides, sur les vieux murs. La plante est vivace & fleurit en mai ou en juin, suivant le climat.

Propriétés. Le goût des feuilles est visqueux, insipide, aqueux ; elles sont rafraîchissantes, délayantes, diurétiques. On se sert des feuilles surtout contre les duretés des mamelles ; leur suc est destiné au même usage.


NOUÉ, NOUER, signifie le passage de la fleur en fruit. Lorsque le fruit est noué, la fleur, les parties sexuelles mâles deviennent inutiles, ainsi que les parties sexuelles femelles de certaines fleurs, dont le pistil ne devient pas le fruit. Elles ont rempli les fonctions auxquelles la nature les destinoit, elles se dessèchent & tombent. On dit que les cerises, les abricots, les raisins, &c. sont noués ; alors les fruits ne craignent plus la coulaison occasionnée par les pluies qui entraînant les étamines ou poussière fécondante (voyez ce mot) du germe, sont un obstacle à sa fécondation. Cependant, si aussitôt après que le fruit a noué, il survient des pluies froides, des rosées blanches suivies d’un soleil chaud ou du froid, le fruit tombe quoique noué.


NOUÉ. (Voyez Rachitis & Rachitique.)


NOURRICE. Médecine Rurale. Une nourrice est, à proprement parler, une femme qui donne à teter à un enfant, & à laquelle on confie l’éducation de ses premières années.

S’il ne faut que du lait à une nourrice pour mériter ce nom, le choix n’en sera point difficile ; mais si le moral, pour le moins aussi essentiel que le physique, doit se trouver dans la même personne, l’on conviendra aisément que ce choix demande beaucoup d’attention, de soins, & de précautions.

On peut même dire, sans craindre de se tromper, qu’une bonne nourrice est très-rare. On ne sauroit donc assez souvent répéter que toutes les mères (celles qui le peuvent) doivent nourrir leurs enfans, & que celles qui confient un devoir aussi essentiel à des mercenaires, ne méritent pas le doux nom de mères ; dans le fait, elles ne sont que des marâtres.

Il y en a qui ne peuvent point allaiter leurs enfans, sans s’exposer aux dangers les plus évidens de leur perte, & de celle de leur nourrisson. C’est à elles seules qu’est réservé le