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sur les arbres mal taillés, & qui seroient très-difficiles à être réduits à une taille régulière, d’incliner doucement les branches presque jusqu’à l’horizon, sauf l’année d’après de leur laisser une inclinaison moins forcée.


MÉUM. (Voyez Planche XIII) Tournefort le place dans la seconde section de la septième classe des fleurs en ombelle, dont le calice se change en deux petites semences oblongues, & il l’appelle meum soliis anethi. Von Linné le nomme athamantha meum, & le classe dans la pentandrie digynie.

Fleur. En rose B, disposée en ombelle, composée de cinq pétales égaux : on voit un des pétales séparé en C ; le calice est posé sur l’ovaire avec lequel il fait corps ; on le reconnoît à cinq petites dentelures ; les parties sexuelles que l’on voit dans la figure B, consistent en cinq étamines & un pistil D.

Fruit F. Il succède au pistil, & il est formé de deux graines qui se séparent lors de leur maturité ; elles sont lisses, cannelées, convexes d’un côté & aplaties de l’autre.

Feuilles. Elles embrassent les tiges par leur bâse, elles sont ailées & les folioles sont capillaires.

Racine A. En forme de fuseau, garnie de quelques fibres.

Port. Tige haute de deux coudées environ, herbacée, cannelée ; l’ombelle naît au sommet ; l’ombelle universelle est composée de plusieurs folioles linéaires plus courtes que les rayons ; les partielles ont également une seconde enveloppe de trois à cinq feuilles linéaires ; les feuilles sont placées alternativement sur les tiges.

Lieu. Les hautes montagnes dans les prairies ; la plante est annuelle, & fleurit en juin & juillet.

Propriétés. L’odeur de la racine est agréable, quoique forte & aromatique ; sa saveur est âcre & modérément amère ; elle est carminative, diurétique, emménagogue, incisive, détersive & anti-asthmatique.

Usage. On se sert seulement de la racine ; on la prescrit, pulvérisée, depuis demi-drachme jusqu’à deux drachmes, incorporée avec un syrop, ou délayée dans cinq onces d’eau ; réduite en petits morceaux, depuis une drachme jusqu’à demi-once, en macération au bain-marie dans six onces d’eau.

C’est en grande partie à cette plante, mêlée dans les fourrages des hautes montagnes, qu’est dûe l’odeur douce & aromatique qui les caractérise ; elle est pour eux ce que les épiceries sont aux ragoûts.


MEZEREUM ou BOIS-GENTIL. Voyez Lauréole.


MIASME. Médecine rurale. On entend, par ce mot, des corps extrêmement subtils, qu’on regarde comme le principe & les propagateurs des maladies épidémiques.

Leur nature & leur manière d’agir sur les corps, sont encore inconnues. L’on a pensé jusqu’ici, que ces petites portions « de matières, prodigieusement atténuées, s’échappoient des corps infectés de la contagion, & la communiquoient à ceux qui ne l’étoient pas, en les pénétrant, après s’être répandus dans l’air, ou par des voies plus courtes, en passant immédiatement du corps affecté, dans un corps non-malade. Ce n’est que par