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celui qui ne sera pas rempli, servira d’observatoire au propriétaire ; c’est-à dire que de là il verra & veillera sur ses gens qui travaillent. Qu’il y paroisse quelquefois ; qu’il avertisse ses valets qu’il y va souvent, ils croiront avoir toujours l’œil du maître sur eux ; les bons chercheront à lui plaire en bien travaillant, & les paresseux seront comme les autres, afin d’éviter la réprimande.

10. Batimens correspondans à ceux des nos, 11 & 12. La partie supérieure sert de grenier ; l’inférieure, de bûcher, de lavanderie, & même de remise à l’habitation du Maître.

21. Bâtiment correspondant au n°. 10. Dindonnerie.

22. Bâtiment correspondant au n°. 9, qui peut devenir une écurie dans le besoin, & le premier étage renferme la paille ou les fourrages.

23. Correspond au n°. 8. Poulaillier divisé en deux parties ; dans la première, logent les poules, & dans la seconde, les poules couveuses. Cette seconde doit être très-peu éclairée, mais chaude. Le poulailler exposé au midi est le mieux placé.

14. Correspond au n°. 7. Bergerie. (Voyez ce mot) La patrie supérieure renferme les fourrages qui sont destinés aux troupeaux. Afin qu’elle ait un grand courant d’air, on ménagera des soupiraux au-dessus du toît, nos. 23 & 25.

25. Loge des cochons ; elle correspond au n°. 6.

26. Écurie des chevaux. (Voyez ce mot) Correspond au n°. 5.

27. Cour pavée & ornée de deux rangs d’arbres, tenus cependant de manière qu’ils ne dérobent pas la vue au propriétaire lorsqu’il est dans sa maison.

Ce plan, qu’on peut modifier de plusieurs manières, suivant les lieux, les circonstances, les facultés & les besoins, me paroît dirigé d’après des principes avantageux pour le propriétaire, & le plus propre à empêcher les déprédations, à faciliter le service, & à éloigner toutes les causes susceptibles d’altérer la pureté de l’air. Il s’agit actuellement des motifs qui m’ont déterminé à préférer cette disposition.

Le mi-coteau d’une colline à pente douce, & dans l’exposition la plus convenable relativement au climat & au canton, n’offre aucun obstacle à la facilité des charrois, à l’écoulement des eaux pluviales, & facilite la conduite des eaux, lorsqu’on arrose par irrigation, (Voyez ce mot), & diminue le travail, lorsqu’on est forcé de se servir d’arrosoirs. Si les eaux sont abondantes, la métairie est environnée de prairies & de vergers, dont le coup d’œil est toujours agréable.

Sur un mi-côteau, l’air est toujours plus pur que dans la plaine, & j’ai cherché à l’épurer encore par la plantation des arbres dans la cour, & tout autour des bâtimens de la métairie. On a vu au chapitre de l’air fixe, à quel point les arbres & les végétaux purifioient l’air atmosphérique, par l’absorption de l’air mortel combiné avec lui. On a vu encore que par leur transpiration, ils rendoient une certaine quantité d’air pur qui se mêloit avec l’air atmosphérique. Ces arbres sont donc d’une utilité réelle, & ils servent en même temps à la décoration de l’habitation.

La cour doit être pavée dans toute son étendue, ou du moins on ne doit laisser qu’une allée sablée & battue