Cours d’agriculture (Rozier)/ÉCURIE

Hôtel Serpente (Tome quatrièmep. 140-146).


ÉCURIE. Lieu de la maison destiné à contenir & loger les chevaux, les mulets, &c. Le plus grand nombre de leurs maladies provient, 1°. de l’écurie ; 2°. de la nourriture ; 3°. le plus souvent de ces deux causes réunies.

L’expérience démontre que le cheval transpire beaucoup ; qu’il inspire une grande quantité d’air ; que cet air ressortant de ses poumons est vicié ; ainsi, sa transpiration & sa respiration altèrent singulièrement les qualités de l’air atmosphérique de l’écurie. Comme ces points de fait sont reconnus, il est inutile d’en détailler les preuves ; ils vont servir de base à cet article, & par des conséquences nécessaires, ils détermineront la forme & les dimensions à donner aux écuries.

I. De la position des écuries. Dans une ferme ou métairie dont les bâtimens forment un seul corps, il est convenable que celles des chevaux soient placées du même côté, & celles des bœufs, du côté opposé, parce que, dans le centre d’une aile des bâtimens, doit être l’habitation du maître, afin que du même coup d’œil il voie ce qui se passe dans l’intérieur de la cour générale.

L’économie nécessite dans la construction des fermes, d’élever des bâtimens contigus, de forte que la maison du maître, les greniers, les paillets, les fénières, &c. se touchait & forment ordinairement un quarré plus ou moins long, en laissant dans le milieu l’espace d’une grande cour. La prudence exigeroit, au contraire, que chaque partie fût isolée, & ne tînt à la partie voisine, que par un simple mur qui serviroit à faire l’enceinte générale. Un seul incendie peut réduire en cendres le plus grand corps de ferme contigu, tandis qu’une seule de ses parties seroit tout au plus consumée, si toutes étoient isolées. L’isolement procure d’autres avantages, il facilite des jours de toute part, & les écuries, comme les magasins à grains, ont toujours besoin de courans d’air si nécessaires à la santé des animaux, à la conservation des grains, &c. au lieu que la contiguité des bâtimens ne permet que deux positions aux ouvertures des portes & des fenêtres, l’une du nord au sud, ou de l’est à l’ouest.

En général, pour une écurie, la première est préférable, attendu que le vent du nord est le plus sain & le plus fréquent ; qu’il purifie plus l’air, & le rafraîchit plus que les autres vents ; pendant l’hiver l’exposition au midi est très-avantageuse. Le soleil de l’après-midi est insupportable, c’est le temps le plus chaud de la journée. Les bâtimens isolés facilitent toutes les directions des vents, & les fenêtres qu’on ouvre & ferme à volonté, renouvellent l’air, & augmentent, tempèrent, ou diminuent la chaleur. Le sol de l’écurie doit être plus élevé que celui de la cour, & toute écurie enterrée ou appuyée par un ou par plusieurs de ses côtés contre de la terre, est toujours mal-saine, parce qu’elle est nécessairement humide. Humidité & chaleur sont les deux grands véhicules de la putréfaction.

Toute écurie doit être éloignée des loges à cochons, des poulaillers, des fumiers, &c. enfin, de tout ce qui produit une odeur forte & putride.

II. Des dimensions générales des écuries. Un cheval dont les mouvemens ne sont point gênés, autour duquel règne un courant d’air, enfin, celui qui ne touche pas l’animal son voisin, se porte mieux que lorsqu’il est serré & pressé de tous les côtés. Il est donc d’une mal-adresse impardonnable de fixer à trois pieds l’espace pour chaque animal ; elle doit être au moins de quatre pieds, & pour le mieux de cinq, y compris la barre que l’on place entre deux ; alors l’animal a une étendue suffisante, il se couche, se relève, & ses pieds & ses fers n’incommodent & ne blessent pas ses voisins.

La distance du mur à l’extrémité de la barre dans la partie intérieure de l’écurie, sera de douze pieds, y compris celle du râtelier & de l’auge, & l’espace laissé derrière le cheval sera au moins de six à huit pieds y afin de rendre le service aisé.

D’après ces dimensions, il est actuellement facile de déterminer les proportions requises dans la construction d’une écurie. Tout propriétaire connoît la quantité d’animaux nécessaires à l’exploitation de ses domaines ; s’il les veut conserver en santé, il les logera commodément, & réservera quelques places surnuméraires dans le cas d’augmentation.

Les écuries sont simples ou doubles : on appelle simple, celle où les chevaux sont rangés sur un seul rang ; double, celle où les chevaux sont sur deux rangs, & garnissent les deux côtés des murs. La longueur des unes & des autres est indéterminée ; il n’en est pas de même de la largeur : celle de la simple est au moins de dix-huit pieds, & de vingt-deux à vingt-quatre ; celle de la double, de trente-six à quarante-huit pieds. Quant à la hauteur, elle sera proportionnée à la longueur & à la largeur, à douze pieds, elle est trop basse pour une écurie de douze chevaux sur un seul rang ; à quinze, elle seroit mieux proportionnée ; à dix-huit encore mieux. On doit tenir pour maxime constante, que plus une écurie est élevée, plus elle est saine, toutes circonstances étant égales. L’écurie voûtée jouit du double avantage d’être plus chaude en hiver, plus fraîche en été, & les chevaux ne sont pas salis par la poussière qui tombe continuellement des planchers, sur-tout si le dessus n’est pas carrelé.

Comme il n’est pas question ici des écuries destinées aux chevaux des grands Seigneurs, & à la magnificence de leurs châteaux, mais uniquement de celles des cultivateurs & des fermiers, le luxe est déplacé ; le nécessaire uni à la facilité du service & à la salubrité de l’air, voilà les points essentiels.

La porte d’entrée aura de quatre à cinq pieds de largeur, sur sept à neuf de hauteur. Des fenêtres seront distribuées tout autour de l’écurie, à l’exception du côté du soir ; elles doivent être à deux pieds ou deux pieds & demi au-dessus des râteliers. Chaque fenêtre sera garnie de son châssis, ou vitré ou en toile, & de son contrevent : je préfère ce dernier, la lumière est plus douce & fatigue moins la vue de l’animal. Les châssis en papier graissé l’emportent sur tous les autres, si on a le sein de renouveler ce papier au moins une fois par an, afin de fermer exactement, ou d’ouvrir, suivant la différence des vents ou des saisons. J’exige le contrevent comme une des conditions essentielles, afin de priver, dans le besoin, l’écurie de la lumière du jour, & je préfère les châssis garnis en toile, à ceux qui sont vitrés, parce qu’ils s’opposent peu à la circulation de l’air.

Personne n’ignore que les mouches, par leurs piqûres sont le fléau des bœufs, des chevaux, sur-tout lorsque le vent du midi règne, ou qu’il veut entrer. Il est donc important de les en préserver, & le moyen bien simple consiste à fermer tous les contrevents quelques instans avant que les animaux reviennent des champs ; mais on doit laisser la porte ouverte, ou entr’ouverte. Les mouches fuient l’obscurité, abandonnent l’écurie, & s’envolent avec précipitation dans l’endroit où brille la lumière. Dès que les animaux seront rentrés, la porte fermée, on ouvrira les contrevents du côté opposé au soleil, & on fermera les châssis : on peut même, dans ces cas, accoutumer des animaux à manger dans l’obscurité, si le besoin l’exige, & tant qu’elle régnera, les mouches resteront immobiles. Je conviens qu’en tenant ainsi tout fermé, les animaux souffriroient beaucoup d’une chaleur étouffée, & qu’elle peut même leur occasionner une infinité de maladies très-graves ; mais il est aisé de remédier à cet inconvénient, même dans les provinces les plus chaudes du royaume. On pratique communément à la voûte ou au plancher, des ouvertures par lesquelles on fait tomber le fourrage dans les râteliers ; ces ouvertures sont déjà d’excellens ventilateurs, & en font réellement l’office. Veut-on augmenter leur activité ? après avoir donné le foin ou la paille nécessaires, il suffit de placer tout en travers de cette ouverture un moulinet en bois, dont les ailes soient très-légères, & qu’elles la remplissent presque toute. Le plus léger courant d’air leur imprimera le mouvement, & l’air extérieur attiré par ce moyen, renouvellera celui de l’écurie, & le rafraîchira jusqu’à ce qu’il soit au même degré que celui de l’atmosphère. Dans les grandes chaleurs, tout courant paroît frais ; il ne l’est cependant pas plus que celui qu’on ressent à l’abri du courant ; mais ce dernier produit, sur les hommes comme sur les animaux, une plus grande évaporation de leur transpiration & de leur chaleur, & voilà la manière dont il rafraîchit. Serrez les lèvres, ne laissez sortir l’air contenu dans la poitrine, que par une légère ouverture, soufflez avec force sur votre main, & vous éprouverez la fraîcheur ; ouvrez la bouche, soufflez avec force sur le dos de la main, & l’air paroîtra & sera effectivement chaud ; cependant le même air fait éprouver deux sensations opposées, par la manière dont il est poussé sur la main : c’est ainsi qu’on doit raisonner du petit au grand. Si le moulinet n’attire pas assez lorsque la porte & les fenêtres sont complètement fermées, afin de conserver l’obscurité, on recourra à l’expédient dont je me sers. La charpente de la porte de l’écurie est formée de cinq pièces ; savoir, deux montans & trois traverses ; ce qui établit deux panneaux, garnis seulement par des barreaux de bois de deux pouces de largeur, & espacés d’autant ; sur la partie supérieure de chacun sont placées des ferrures destinées à supporter un contrevent en bois léger, qui recouvre & ferme exactement ; deux viroles en bois placées sur les traverses inférieures, servent à tenir ce contrevent fixé contre les barreaux. Si l’air extérieur est lourd & pesant, & qu’il règne peu de vent, alors, au moyen d’un crochet attaché à chaque contrevent, on le soulève du bas en haut, & on laisse l’ouverture nécessaire, afin qu’il passe un plus grand courant d’air. Ces contrevents imitent les traverses dont sont formés les abat-jours ; lorsqu’on les soulève, la lumière éclaire alors, & foiblement les seuls alentours de la porte, & les mouches s’y rendent, & sortent de l’écurie. Je me trouve très-bien de cette petite invention ; si elle ne m’avoit pas réussi, j’étois déterminé à faire pratiquer des espèces de cheminées, qui auroient communiqué depuis le sol jusqu’au dessus du toit de la maison. On peut, à volonté, placer & déplacer ces contrevents, & la porte devient une simple fermeture à barreaux. Le besoin seul dicte quand il faut les ôter ou les remettre, & les ouvrir ou les fermer.

Il n’en est pas d’une métairie ou d’une ferme, comme des maisons de plaisance où tout est traité dans le grand, où chaque objet a son emplacement séparé. Dans la première, la même cour, la même enceinte sert pour tous les animaux, & jusqu’à ceux de la basse-cour. On conçoit sans peine avec quelle avidité les poules, les dindes recherchent les écuries, combien ces oiseaux fatiguent les chevaux, les bœufs, lorsqu’on leur donne l’avoine : timides dans le commencement, ils fuient au moindre mouvement de l’animal ; peu à peu ils se familiarisent & finissent enfin par partager avec eux leur nourriture. La porte garnie de barreaux empêche le gaspillage. On sait encore avec quel soin il faut empêcher que leurs plumes ne se mêlent au fourrage, à cause des conséquences dangereuses qui en résultent. Je regarde, je le répète, comme un des points les plus essentiels, surtout pour les provinces méridionales, 1°. d^entretenir un courant d’air dans les écuries ; 2°. de garantir les animaux de la piqûre des mouches.

III. Des objets particuliers des écuries. 1°. Du sol. Est-il plus avantageux que le sol sur lequel les animaux reposent, soit pavé ou recouvert avec des madriers ? La dépense du pavé de l’écurie une fois faite, l’est pour long-temps. Les cloux, les crampons des fers des chevaux usent promptement les madriers. C’est donc au propriétaire à calculer les frais de l’un & de l’autre, toujours relatifs au pays que l’on habite. Toutes circonstances égales, je préférerois les madriers de chêne : placés les uns près des autres, sans qu’ils se touchent & un peu élevés au-dessus du sol, les urines s’écoulent & l’animal a toujours le pied sec ; le pavé conserve plus d’humidité, est moins propre & se balaie plus difficilement. L’inconvénient des plateaux de chêne, est qu’ils sont trop glissans, & l’animal peut faire des écarts, surtout s’ils sont placés suivant la longueur du cheval.

Dans l’un & l’autre cas, il doit régner une pente douce, depuis le pied de l’auge jusqu’au milieu de l’écurie ; le cheval est dans une bonne position, & il est facile d’entretenir la propreté. Si on est assez heureux pour avoir de l’eau à volonté, c’est le cas de la faire traverser dans le milieu de l’écurie ; cette eau en rafraîchit l’air & entraîne les immondices.

2°. Des râteliers. Ils sont communément formés de deux longues pièces de bois, suspendues ou attachées au-dessus de la mangeoire, & traversées par plusieurs petits barreaux d’espace en espace, en forme d’une échelle couchée, afin de recevoir le foin, la paille qu’on donne à manger aux chevaux, aux bœufs ; &c. ces grillages placés au-dessus de l’auge, ont communément deux pieds & demi de hauteur ; leur partie inférieure est fortement fixée contre le mur, & la supérieure laisse entre le mur & elle, de dix-huit à vingt pouces ; celle-ci est, ou implantée dans des piliers en maçonnerie, ou soutenue à ses deux extrémités & de distance en distance, suivant sa longueur, par des bandes de fer. Les barreaux qui forment ce râtelier, sont espacés de trois à quatre pouces. Les métayers prudens choisissent du bois dur, & qui ne se sépare pas en esquilles, & font arrondir & lisser les barreaux sur le tour. Quelques-uns même ont l’attention de les faire porter sur un pivot ; afin qu’en tournant, au moindre effort, l’animal tire sans peine le foin du râtelier. Si ces barreaux sont espacés au-delà des proportions indiquées, le cheval, le bœuf, &c. tirent trop de fourrage à la fois, une partie tombe à leurs pieds, il y est foulé, & c’est du fourrage perdu. Si, au contraire, ils sont trop resserrés, l’animal perd du temps, & a beaucoup de peine à tirer la nourriture. Ceux qui substituent des barreaux plats à des barreaux ronds, doivent avoir la plus grande attention à ce que les bois soient bien lissés à la verloppe, qu’ils n’aient point d’esquilles & que leurs arêtes soient arrondies. Sans ces précautions, les lèvres de l’animal seront souvent blessées.

Plusieurs auteurs ont critiqué l’usage des râteliers, & ont dit que les animaux sont destinés par la nature à brouter, & que, quoiqu’ils soient aujourd’hui domestiqués, c’est s’écarter de la loi première, si le fourrage n’est pas placé à leurs pieds, comme l’herbe l’est dans les champs ; d’ailleurs, l’animal, sans cesse contraint à lever la tête, prend peu à peu une encolure de cerf ; ces objections peuvent avoir quelques fondemens, lorsqu’il s’agit d’élever des bêtes jeunes & de grande espérance, sur-tout si l’on habite un pays où les fourrages soient des plus abondans, attendu la quantité de fourrage gaspillé & perdu ; à moins que les palefreniers ne quittent pas d’un seul instant lorsque l’animal prend ses repas. Quel propriétaire peut être assuré de cette attention de la part des palefreniers ? À plus forte raison, quel fermier ou quel métayer peut attendre de pareils soins de ses valets ? Pour nous, bons campagnards, nous mettons en ligne de compte le fourrage perdu ; & nous savons qu’il n’y a point de petite économie. Il nous faut de bons chevaux, de bons bœufs, de bonnes mules, qu’ils soient bien portans. Les chevaux de distinction, excellens pour la parade, ne sont pas notre fait. (Voyez le mot Haras) La base du râtelier doit descendre vis-à-vis la bouche du cheval, afin qu’il ne soit pas obligé de trop lever la tête en mangeant. Si l’inclinaison du râtelier est plus de dix-huit pouces, les ordures, les petites pailles tomberont sur la crinière de l’animal, & se mêleront avec ses poils, objet dégoûtant & funeste par ses suites.

3°. De l’auge. Cavité formée dans la pierre ou avec du bois, dans laquelle on met le son, l’avoine, &c. destinés à la nourriture des animaux, & qui sert à retenir le foin qui tombe des râteliers.

Cette mangeoire est plus étroite dans le bas que dans le haut ; si le diamètre du haut est de quinze à dix-huit pouces, celui du bas sera de neuf pouces, & l’inclinaison des deux parois latérales étant égale, l’animal rassemble mieux l’avoine, le son, &c. & mange avec plus de facilité.

Je préfère les auges en pierre à celles en bois ; elles sont toujours plus propres & sans odeur. Si on donne du son mouillé, l’humidité pénètre le bois, la moisissure gagne & dégoûte l’animal. La première dépense est plus forte, j’en conviens ; mais elle est faite pour toujours, tandis que la chaleur & l’humidité successives que le bois éprouve, le fait déjeter & pourrir. Si ces dernières sont supportées par des piliers & non par un mur, le dessous sera immanquablement un réceptacle d’ordures, & par conséquent un foyer de putridité qui viciera l’air. Le palefrenier ou le valet de la métairie, chargé du bétail, pousse dans ces espèces de niches, la paille chargée d’urine & d’excrémens, la fermentation s’y établit, & voilà encore une masse d’exhalaisons putrides, précisément sous le nez de l’animal. Ne se convaincra-t-on donc jamais que la sensibilité des animaux est aussi forte que la nôtre ? nous avons le sens du toucher, ils ne l’ont pas, mais la nature les dédommage par la perfection qu’elle donne à leurs autres sens. Je ne connois rien de si fin, de si délicat, que l’odorat des mules & des mulets ; la plus légère mal-propreté, la plus petite mauvaise odeur, soit dans le boire, soit dans le manger, les dégoûte au point de leur faire refuser la nourriture ou la boisson. Propriétaires, ne perdez jamais de vue que la santé des animaux dépend en grande partie de cette propreté, & sur-tout de l’air qu’ils respirent : après la qualité des alimens, ce sont les deux points les plus essentiels.

4°. Des barres. Morceau de bois arrondi, de trois pouces de diamètre, de dix à douze pieds de longueur, attaché d’un côté à l’auge, & ordinairement soutenu de l’autre par une corde qui pend du plancher ou de la voûte à quelques pieds au-delà de la croupe du cheval. Dans les cantons où le bois n’est pas cher, je préférerois de placer chaque animal dans une espèce de loge haute de quatre pieds, & formée par des planches, de manière que l’animal se coucheroit, se leveroit sans incommoder ses voisins. Les barres suspendues avec des cordes ont de grands défauts. Si l’animal fait un mouvement brusque, il la chasse avec force sur l’animal voisin ; le coup peut le meurtrir : celui-ci effrayé, se retire avec précipitation du côté opposé à celui d’où lui vient le coup, & sa barre frappe l’animal suivant, &c. Si un cheval se cabre, se dresse, donne des ruades, la barre peut se placer entre ses jambes & le blesser. Il vaut donc infiniment mieux que la barre fixée du côté de l’auge, le soit également sur un pilier en bois à l’autre extrémité, & même par un ou deux piliers dans le milieu, elle en sera plus solide.

5°. Des ustensiles. Je comprends sous ce mot, l’étrille, l’époussette, les brosses, les peignes, les éponges, les ciseaux, la pince à poil, le cure-pied, le couteau de chaleur, les fourches de bois & non de fer, les pelles, les balais, les seaux, les auges portatives, les cribles, les civières, les brouettes, &c.

Dans chaque grande métairie ou ferme, il est indispensable d’avoir une écurie particulière & uniquement destinée aux animaux malades, & éloignée de toute autre écurie. Ici, plus particulièrement encore, doit régner un air pur & tempéré, & la plus grande propreté.