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manifeste par une blancheur qui recouvre la surface supérieure des feuilles, & qui les fait paroître plus épaisses & plus pesantes, n’attaque ordinairement que les plantes qui croissent dans des endroits bas & marécageux, où l’air ne se renouvelle qu’avec peine. Le défaut de transpiration en est la cause principale ; la sève, parvenue par les pores excrétoires à la surface supérieure de la feuille, ne peut s’évaporer faute de soleil & de courant d’air ; elle se dessèche, ses parties terreuse & huileuse n’étant plus délayées, se déposent & bouchent les pores ; de-là naissent des obstructions, des pléthores dans les vaisseaux de la feuille ; de-là les maladies qui en dépendent. Les plantes attaquées de givre, suivant l’observation de M. Adanson, produisent rarement du fruit, ou ils sont mal formés, rabougris, & d’une crudité désagréable.

15°. Jaunisse. Maladie qui attaque les feuilles des plantes herbacées, les décolore, & les privant de la nourriture nécessaire, ou viciant celle qu’elles tirent, occasionne sensiblement leur mort & leur chute ; elle peut avoir pour cause une extrême sécheresse, comme une trop grande humidité.,

16°. Mousse. (Voyez ce mot) C’est plutôt un accident qu’une véritable maladie, & qu’il est très-facile de prévenir ou de réparer quand en craint des suites dangereuses, en émoussant les tiges des arbres fruitiers sur-tout, car les arbres de hautes futaies paroissent n’éprouver qu’une très-légère impression de la mousse qui s’attache à leur écorce.

17°. Nielle. (Voyez ce mot & celui de Froment)

18° Rouille. (Voyez ce mot & celui de Froment, à l’article de ses maladies)

19°. Roulure. (Voyez ce mot) Maladie qui attaque les feuilles ; elle est ordinairement occasionnée par des insectes ou des chenilles, qui s’enveloppent dans ces feuilles.

Telles sont les principales maladies & les plus générales qui peuvent affecter les plantes dans tous les pays il en est quelques-unes de particulières, qui semblent dépendre du local & du climat ; elles ne sont que des variétés de celles que nous venons de décrire, mais elles méritent d’être observées avec le plus grand soin, afin de pouvoir les reconnoître aisément, les prévenir, ou du moins, les traiter sûrement. M. M.


MALANDRE. Médecine Vétérinaire. La malandre est au pli du genou du cheval, ce que la solandre est au pli du jarret. (Voyez ce mot) C’est une crevasse d’où il découle une humeur âcre qui corrode la peau. Le mal est long à guérir, à raison du mouvement de l’articulation qui l’irrite sans cesse, & qui empêche la réunion des parties. La guérison en est encore plus difficile, lorsqu’il est entretenu par une humeur galeuse. (Voyez Gale) Mais si c’est une simple crevasse, de laquelle découle une sérosité noirâtre, il faut tondre la partie, ensuite la frotter jusqu’au sang, avec une brosse rude, & y appliquer un petit plumaceau d’onguent égyptiac, par-dessus lequel on met une bande en 8 de chiffre, unie & serrée. On continuera ce pansement pendant quatre à cinq jours. Quelquefois la malandre est de si peu de conséquence, qu’elle se dissipe en la bassinant seulement avec l’eau