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MAL DE TÊTE DE CONTAGION. Médecine Vétérinaire. Cette maladie épizootique & contagieuse règne quelquefois parmi les chevaux, & en fait périr un grand nombre. M. de la Guinière l’a décrite dans son école de cavalerie.

Lorsqu’elle a lieu, la tête du cheval devient extrêmement grosse, les yeux sont enflammés, larmoyans & très-saillans ; il coule des naseaux une matière jaune & corrompue ; elle se termine bientôt en bien ou en mal. La crise la plus heureuse est celle qui se fait par un transport d’humeurs sur les glandes de la ganache, dont le gonflement & la suppuration assurent la guérison de l’animal.

La couleur jaune des matières qui fluent par les naseaux, distingue cette maladie de l’étranguillon, (Voyez ce mot) dans lequel la matière est de couleur verdâtre ; elle diffère de la morve (Voyez ce mot) par la fièvre aiguë & l’inflammation extrême qui l’accompagnent.

Tout l’espoir de guérison consistant dans le dépôt aux glandes de la ganache, c’est là aussi où l’on doit porter tous ses soins. Si la tumeur qui s’y forme, perce d’elle-même, le cheval est bientôt guéri. On en accélère la suppuration avec des oignons de lys, cuits sous la cendre, qu’on applique chaudement : si, au bout de sept à huit jours, la tumeur n’a pas percé, on l’ouvre avec un bistouri, & on la traite comme une plaie ordinaire. Lorsque cette maladie règne, on ne sauroit prendre trop de précaution pour en arrêter les progrès. (Voyez Contagion) M. T.


MALADIE. (physiologie Végétale) Plus on compare le règne végétal avec le règne animal, plus on y trouve de l’analogie ; nous en avons détaillé le parallèle avec assez d’étendue au mot Arbre ; (Voyez ce mot) nous y avons comparé les maladies qui affectent les individus des deux règnes nous ne reprendrons donc pas ici ce parallèle, & nous nous contenterons de faire l’émunération des maladies dont les plantes & les arbres peuvent être affectés.

Tout ce qui a vie dans la nature, en doit le soutien au mouvement ; c’est le grand agent de tous les phénomènes qui concourent à l’entretien de la vie. Développement & consolidation des solides, circulation & purification des fluides, appropriation & excrétion des principes nourriciers, tout dépend de lui, sans lui tout seroit mort. Mais en même temps qu’il est le principe de la vie, il devient le principe de la mort, en consolidant les parties molles, en oblitérant les vaisseaux, & en dénaturant les fluides. Les végétaux sont donc comme les animaux, ils passent par trois états différens dans le cours de leur vie, ils se développent & croissent, ils se soutiennent en état de parfait, ils décroissent & meurent. Les deux premiers états peuvent être considérés comme états de santé, & le dernier comme un état de maladie & de dépérissement habituel & nécessaire. Cette maladie, de tous les jours & de tous les instans, a son principe dans l’organisation même du végétal. Tout fluide qui circule & qui va porter un principe nourrissant dans toutes les parties de la plante, forme perpétuellement un dépôt qui, dans la jeunesse & dans l’âge fait, se con-