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vant la nature & l’intensité des accidens.

Quand on a calmé les symptômes les plus pressans, & que le danger est devenu moins instant, on doit travailler à en détruire la cause, & pour cela il faut s’assurer de sa nature, afin de la combattre par des remèdes convenables.

Si c’est une transpiration supprimée qui a occasionné le spasme, connu sous le nom de mal de cerf, il faut employer les diaphoniques, les sudorifiques, étriller, brosser & bouchonner fortement l’animal pour la rétablir.

Si on a lieu de soupçonner que quelque humeur âcre irrite l’estomac & les intestins, telle qu’une bile érugineuse, & quelques substances vénéneuses, prises avec les alimens, il faut avoir recours aux purgatifs & aux lavemens.

Quant à l’indication curative que présente la seconde cause, il faut avoir promptement recours à tous les moyens capables de détruire l’irritation que souffre la partie tendineuse ou aponévrotique blessée. Si elle est causée par le déchirement ou la section imparfaite de quelques nerfs, il faut dilater la plaie, & même couper en entier le tendon ou l’aponévrose, si une simple dilatation ne suffit pas.

Mais si l’importance ou la situation de la partie blessée, demande des ménagemens dans les incisions qu’on voudroit faire, il faut avoir recours aux topiques émollients & relâchans, & lorsqu’ils sont insuffisans, on employe les dessicatifs qui détruisent a sensibilité dans l’endroit blessé. L’huile de térébenthine réussit assez souvent à calmer les accidens de la blessure des tendons ; si elle ne suffit pas, il faut se servir de l’huile bouillante, & même du cautère actuel ou potentiel.

Et s’il arrive que l’irritation soit entretenue par la présence d’un corps étranger, ou par l’âcreté de quelques humeurs, qui, n’ayant pas une issue facile, séjournent dans la partie blessée & s’y corrompent, dans le premier cas, il faut, par tous les moyens qu’indique la chirurgie vétérinaire, faire l’extraction du corps étranger ; dans le second, il faut donner issue à la matière, en dilatant la plaie & en faisant, si le cas l’exige, des contre-ouvertures, & chercher en même-temps à adoucir l’âcreté de l’humeur par des détersifs adoucissans, onctueux, mucilagineux, tels que le miel rosat, l’huile d’amande douce, l’onguent d’althæa, les mucilages de psillium, de mauve, &c. M. B. R.


MAL DE FEU, ou D’ESPAGNE. Médecine Vétérinaire. En hippiatrique, nous désignons sous ce nom une maladie dans laquelle le cheval a un air triste, porte la tête basse, ne se couche que rarement, s’éloigne toujours de la mangeoire, avec fièvre, & un battement de flancs considérable.

Comme l’expérience prouve que cette maladie n’est ordinairement qu’un symptôme d’une maladie essentielle, telle que la pleurésie, la péripneumonie, &c, nous renvoyons le lecteur à ces articles, quant aux causes, & au traitement.

Nous observerons seulement ici que les maréchaux sont dans l’erreur de prendre pour diagnostic, la chute des