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MAHALEB, ou BOIS DE SAINTE-LUCIE. Tournefort le place dans la septième section de la vingt-unième classe destinée aux arbres à fleur en rose, dont le pistil devient un fruit à noyau, & il l’a appelle cerasus racemosa silvestris, fructu non eduli. Cette dénomination n’est pas exacte ; mais on l’a conservée, malgré l’erreur. Von Linné le nomme prunus padus, & il le classe dans l’icosandrie monogynie.

Fleur. Semblable à celle du cerisier, (Voyez ce mot) mais elle est plus petite, & son fruit n’est pas mangeable.

Feuilles. Simples, entières, ovales, dentées à leurs bords, terminées en pointe, portées sur des pétioles. On trouve des glandes à leur base & sur les pétioles.

Racine. Ligneuse, rameuse, traçante.

Port. Le même à-peu-près que celui du cerisier ; mais son bois est dur, coloré en brun, veiné, odorant ; ses fleurs sont disposées à l’extrémité des tiges, en grappes rameuses ; les feuilles sont placées alternativement sur les tiges.

Lieu. Les bois de l’Europe tempérée, & particulièrement près du village de Sainte-Lucie en Lorraine, d’où il a tiré son nom.

Cet arbre mérite, à beaucoup d’égards, qu’on donne plus d’attention à sa culture. Il devient d’une grande ressource pour retenir les terres des coteaux trop inclinés. Dans les terreins stériles par l’abondance de la craie, du plâtre, de l’argille, & même du sable, les débris de ses feuilles, Les insectes qu’il nourrit, forment, à la longue, de la terre végétale, & ses racines pénètrent & soulèvent une partie du sol, & donnent la facilité aux eaux pluviales de pénétrer ces terres compactes & dures ; enfin, peu-à-peu ces places ne présentent plus à l’œil le spectacle désolant d’une aridité extrême. L’arbre de Sainte-Lucie se multiplie par les semis, & par la séparation du pied du tronc, des rejets produits par ses racines.

Si on veut se procurer une excellente haie de clôture dans un bon fonds de terre, le semis est à préférer par celui qui n’aime pas hâter mal-à-propos sa jouissance. Si on craint la dent des animaux, les ravages des passans, il vaut mieux, faire le semis chez soi ; & après la première, ou la seconde année, tirer les pieds de la pépinière, sans mutiler, couper ou briser le pivot des racines. Cette manière de procéder est moins expéditive que celle des jardiniers ou des pépiniéristes, qui, d’un seul coup de bêche coupent l’arbre en terre, & l’en retirent, garni de quelques racines latérales : autant vaut-il se servir des rejets ; mais le succès est bien supérieur dans la première méthode, soit pour la reprise de l’arbre, soit pour sa durée, soit pour sa belle végétation. La conservation du pivot, exige que la tranchée qui doit recevoir l’arbre, soit plus profonde que les tranchées faites pour les haies ordinaires. Après avoir planté ces arbres, on les coupe à un pouce au-dessus de la surface du sol, & on conduit ces haies, afin de les rendre impénétrables même aux chiens, ainsi qu’il a été dit à l’article Haie. Consulter ce mot.

La conservation du pivot est bien