Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1785, tome 6.djvu/121

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tion est lente ; mais comme ses rameaux se garnissent d’un grand nombre de feuilles, on peut en couvrir des tonnelles, en s’y prenant de bonne heure : ils n’auront pas dans la suite besoin de soutien.

On ne s’amuse pas à le multiplier par les noyaux ; cette voie est trop lente : il vaut mieux déraciner les jeunes pieds qui sortent de terre au-tour du tronc.

Si on est curieux de se procurer cet arbre dans le nord, où le fruit ne mûrira jamais bien, quelle que soit la chaleur de l’année, il est plus expéditif de tirer du midi de jeunes pieds bien enracinés, & de les planter dans des vases de grandeur convenable, qu’on renfermera dans l’orangerie pendant l’hiver. Si on veut le multiplier par semences, on prend des noyaux qu’on met dans des vases remplis de terre douce, & qu’on enfonce dans une couche. Si le noyeau a trempé dans l’eau pendant douze à vingt-quatre heures avant de le semer, il germera plus facilement. Chaque année on aclimate peu-à-peu l’arbre ; enfin on le plante en pleine terre derrière un bon abri. Pendant les premières années, on aura soin de garnir tout le tour du tronc avec du fumier de litière, & d’envelopper le tronc & les branches avec de la paille, seulement pendant les fortes gelées.

En plantant près & en inclinant les jeunes branches, on feroit des haies impénétrables avec cet arbre. (Voyez le mot Haie).


JULEP. Potion médicinale, faite avec une eau distillée, ou avec de l’eau commune, ou avec une décoction légère de plantes & d’autres ingrédiens, unis à une certaine quantité de sirop quelconque ; par exemple d’une once sur six onces d’eau. Je crois les juleps plus avantageux aux apothicaires qu’aux malades. Les juleps se conservent peu ; on doit les faire au moment de les donner.

Julep Cordial. Mêlez une once de sirop d’écorce de citron avec les eaux distillées de scorsonère, de chicorée sauvage, de chardon béni & de mélisse, de chacun une once. Ajoutez-y deux de canelle orgée. Les trois premières eaux n’ont pas plus d’efficacité que l’eau de rivière. Une infusion de canelle dans l’eau commune avec le sirop, produiroit le même effet, ainsi que de simples infusions de plantes aromatiques.

Julep Rafraîchissant. Sans recourir aux mélanges, un peu de vinaigre étendu dans l’eau commune, jusqu’à agréable acidité ; la limonade, le suc de groseilles, d’épine vinette, avec un peu de sirop ou du sucre.


JULIENE ou Juliane des jardins. Tournefort la place dans la quatrième section de la cinquième classe des herbes à fleur en croix, dont le pistil devient une silique à deux loges séparées, & il l’appelle hesperis hortensia. Von Linné la nomme hesperis matronalis, & la classe dans la Tétradynamie siliqueuse.

Fleur ; en croix, les pétales oblongs, terminés par des onglets de la longueur du calice, dont les folioles sont linéaires, excepté deux qui sont renflés ; les étamines au nombre de six, dont quatre plus longues, & deux plus courtes.