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Hydropisie, Médecine Vétérinaire. Dans l’article précèdent, on a fait connaître les différents genres d’hydropisie : nous allons traiter seulement de celles qui affectent le plus les animaux.

1°. De l’hydropisie de poitrine. Dans celle-ci la sérosité s’épanche dans la cavité de la poitrine. Les maladies inflammatoires des parties contenues dans cette cavité, telles que la pleurésie, la péripneumonie, la courbature, la pousse, &c. l’occasionnent. (Voyez tous ces mots). Tantôt elle se forme dans le péricarde, tantôt entre les deux lames du médiastin, & le plus souvent dans la cavité dont il s’agit.

Elle se manifeste par la difficulté de respirer ; en faisant attention aux mouvemens des côtes, on voit qu’elles se lèvent avec force. Le cheval regarde de temps en temps sa poitrine, se couche tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, reste quelquefois constamment sur les quatre, a des sueurs fréquentes, & jette par les narines une sérosité jaunâtre, un des signes certains de cette maladie.

Il est inutile que l’artiste vétérinaire entreprenne de guérir cette espèce d’hyropisie par l’usage des diurétiques, tels que le vin blanc, l’oximel scilitique ; & par les hydragogues seuls, tels que la diagrède, le jalap &c. ; ces remèdes n’auroient aucun effet. Le plus court moyen est de tenter l’évacuation des eaux contenues dans la poitrine ; pour cet effet, armez-vous d’un trocar, enfoncez-le dans la poitrine, à la partie inférieure de la huitième côte, à sa jonction avec le cartilage, videz à peu près la moitié de l’eau qui y est contenue, ensuite, sans retirer la canule, injectez à peu près la même quantité d’une décoction vulnéraire faite avec des sommités de millepertuis, dans trois chopines d’eau réduites à une pinte, à laquelle vous ajouterez du miel. Deux heures après, tirez les deux tiers de l’eau restante, & injectez encore près du tiers de la liqueur ; reposez-vous pendant deux heures, au bout de ce temps, évacuez tout ce qu’il y aura d’eau, & injectez encore environ deux pintes de la même décoction. Si, lorsque vous tirez la liqueur injectée, vous remarque qu’il n’y en a pas la même quantité, vous devez être assuré que les vaisseaux absorbans font leurs fonctions, & qu’il y a tout lieu de compter sur la guérison.

2°. De l’hydropisie du bas-ventre, ou ascite. C’est un amas d’eau dans la capacité du bas-ventre.

Le ventre est tumefié, les flancs sont avalés, l’animal respire difficilement, la fluctuation des eaux se fait sentir, lorsqu’en pressant de la main une des parties latérales du ventre, on fait frapper le côté opposé ; ces signes sont encore

    trouve au fond de la batte, lorsqu’on en a retiré le beurre. Pendant la journée, il buvoit à sa soif du vin blanc fait dans le mois précédent, stort apéritif en Lorraine). Enfin, après ce régime, qui dura pendant quinze jours, le malade fut parfaitement guéri. Note du Rédacteur.