Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1784, tome 5.djvu/529

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

délicate, parce que la hotte tient ce viscère dans un état forcé, par le retirement des épaules en arrière. On s’en sert en Lorraine, en Champagne, en Bourgogne, &c., pour transporter les raisins de la vigne au pressoir, & pour remonter la terre du bas d’une vigne à son sommet. Il y a des hottes poissées qui tiennent le vin ou l’eau comme des futailles en bois ; & leur légèreté facilite le transport d’une plus grande masse de fluide. L’usage des hottes est inconnu dans la majeure partie du royaume.


HOUBLON. Tournefort le place dans la sixième section de la quinzième classe, qui comprend les herbes à fleurs à étamines, ordinairement séparées des fruits sur des pieds différens, & il appelle lupulus mas la plante mâle, & lupulus fæmina, la plante à fleurs femelles. Von-Linné le nomme humulus lupulus, & le classe dans la dioécie pentandrie.

Fleurs, mâles & femelles, sur des pieds différens ; les individus mâles sont disposés en panicules. D, Pl. XX, représente une fleur mâle vue en dessus, la même fleur vue en dessous en E. Elle consiste en cinq étamines, dont une est représentée seule en F ; le calice de la fleur, composé de cinq feuilles égales, alternativement placées avec les étamines. Les individus femelles sont disposés en panicules, ainsi que les mâles, mais rassemblés en cônes écailleux, comme on le voit en G. Chacune des fleurs consiste en une écaille H, qui forme le calice, & en un pistil I. Les fleurs femelles n’ont aucune apparence de corolle, ni les fleurs mâles ; le calice en tient lieu. Les bouquets qui rassemblent les fleurs femelles conservent leur forme jusqu’à la maturité. (Voyez lettre K). C’est dans cet état qu’on recueille le houblon. L représente un fruit séparé du cône écailleux ; l’écaille, qui formoit le calice de la fleur, est devenue une tunique, à la base de laquelle se trouve enveloppée une semence M.

Feuilles, portées sur des pétioles, simples, entières, en forme de cœur, à trois ou à cinq lobes, dentées en manière de scie : la culture fait beaucoup varier leur forme.

Racine C, horizontale, rameuse, & elle pousse un grand nombre de drageons.

Ports, tiges anguleuses, herbacées, rudes au toucher, creuses, grimpantes, & s’entortillant autour de tout ce qu’elles rencontrent. A représente la tige à fleur femelle, & B, la tige à fleur mâle. Les fleurs femelles sont portées par des pédicules ; elles naissent des aisselles des feuilles, rassemblées dans des espèces de cônes écailleux, portées sur des pédicules de la longueur des pétioles ; les feuilles sont opposées.

Lieu ; les terrains sablonneux, un peu humides en dessous, les haies. La plante est vivace par ses racines, & les tiges meurent chaque année.

La culture de cette plante est d’une nécessité première dans les pays où la bière est la boisson commune. La culture du pommier à cidre, (voyez ce mot) ne seroit elle pas plus avantageuse ? On auroit une liqueur vineuse, bien plus agréable que la bière, du bois de chauffage, moins de frais de culture, & une grande diminution dans les